• Les péripéties commencent dès l'aéroport de Mexico. Au moment d'embarquer à bord du vol en partance pour la Havane, l'hôtesse me dit que mon visa n'est pas valable car l'agence de voyage a inversé mon nom et mon prénom dans les cases. Je pique donc un sprint jusqu'au bureau des visas pour en refaire un... Bref, je monte finalement dans l'avion. A bord je discute avec mes 2 voisins, Anita une Allemande et Patel un Suédois. Nous sympathisons et décidons de partager un taxi à l'arrivée à la Havane.

    Mais avant de sortir de l'aéroport, il faut passer la douane... Une longue file de personne attend déjà lorsque nous arrivons. Des douaniers arpentent les files, posant quelques questions ici et là. Ils questionnent Anita qui leur répond en anglais, ils me questionne, je leur répond en espagnol... Et hop ils me sortent de la file pour m'emmener dans un bureau à part pour un questionnaire plus approfondi. "Pourquoi venez-vous à Cuba?" "Pourquoi voyagez-vous seule?" "Qu'est-ce qui vous intéresse à Cuba?" "Avez-vous des appareils d'enregistrement audio et vidéo?" etc etc... Puis ils m'accompagnent à la salle des bagages pour fouiller mon sac et vérifier mes dires... Avec un grand sourire ils me remercient pour ma coopération. Je remballe tout pour rejoindre Patel et Anita qui m'attendent. "Mais vous ne voyagez pas seule??" me lance le douanier suspicieux. "Si si je les ai tout juste rencontré dans l'avion!".

    Nous cherchons un distributeur pour retirer des CUC. Mais le distributeur est vide. Heureusement j'ai quelques euros qui trainent dans mon porte-monnaie que j'échange pour avoir de quoi payer le taxi.

    Une fois dans le taxi le stress de l'arrivée redescend. Le chauffeur est adorable, il nous fait une petite visite de La Havane en chemin avec un arrêt photo à la plaza de la Revolucion.

    Nous arrivons chez Carol, mon contact à La Havane. Elle et son fils Ale m'attendent de pied ferme. Après de chaleureuses salutations, Carol se charge de trouver un logement à Patel et Anita chez une voisine. Puis elle me prépare un délicieux jus d'ananas et j'entreprends de remonter mon vélo avec l'aide d'Ale. Nous mangeons tous les 3 puis Ale m'emmène sur le malecon, le front de mer de la Havane. C'est tout mignon, et on voit bien les étoiles de là. Nous rentrons et je prépare mes sacoches et mon itinéraire pour le lendemain. Je quitterai directement la Havane que je visiterai à la fin de mon séjour.


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  • La Havane - San Diego de los Banos : 158 kmAprès un bon petit déjeuner, je m'apprête à prendre la route en direction de l'Ouest de l'île. Mais Carol et Ale  sont inquiets de me voir parti en vélo à travers La Havane. Ale décide alors au pied levé de venir en roller avec moi jusqu'à la sortie de la ville. Pendant plus de 10 km il m'ouvre la voie à plus de 20 km/h. Je ne pouvais rêver meilleure escorte! Une fois sur la bonne route, Ale me souhaite un bon voyage et me demande de les appeler de temps en temps pour leur donner des nouvelles.

    La Havane - San Diego de los Banos : 158 kmLa route bordée d'une végétation luxuriante est plate et droite, chose parfaite pour chauffer les jambes en ce premier jour. Une voiture me double, le conducteur me fait coucou et me tend une pomme. Ca commence bien! Un peu plus loin, Félix de la sélection nationale de cyclisme de Cuba me tient compagnie et me pousse dans les montée.  Décidément c'est mon jour de chance! Je laisse Félix à son entraînement, moi je m'arrête pour acheter de l'eau et faire une petite pause pomme. Un bus de Français voyageant avec Terre d'Aventure est arrêté là aussi. Nous discutons, leurs gentils mots et les bananes qu'ils m'offrent me redonnent de l'énergie pour poursuivre.

    La Havane - San Diego de los Banos : 158 kmA la mi-journée, j'arrive au parc national de Las Terrazas, une réserve de la biosphère unique en son genre. En effet ce parc abrite une communauté de campesinos qui depuis 1968 et sur ordre de Fidel Castro reboisent les montagnes pelées par les incendies et l'exploitation intensive des champs de canne à sucre. Cette reforestation s'opère en terrasse, d'où le nom du parc. C'est une merveille d'organisation, la communauté vit en parfait harmonie avec la nature et la protège. On peut également y voir les ruines d'une plantation de café française datant du 19ème siècle. La meule servant à écraser les grains est parfaitement conservée. Le parc est également le refuge de nombreux oiseaux, dont de magnifiques flamants roses que je regarde marcher d'un pas nonchalant, en dégustant quelques bananes.

    La Havane - San Diego de los Banos : 158 kmJe poursuis ensuite ma route, toujours en direction de l'Ouest, à travers la campagne cubaine. Alors que je fais une petite pause à la sortie d'un village un vieux monsieur vient me demander si j'ai un soucis avec mon vélo. Voyant que non, il repart pour revenir avec un énorme régime de banane qu'il m'offre. Et bien je ne vais pas mourir de faim ici! En fin d'après-midi j'arrive à San Diego de los Banos où je trouve une casa particular (chambre d'hôte) où passer la nuit. Mon hôte, Calie, me prépare un dîner gargantuesque fait de poisson grillé, de riz, de bananes frites, de salade et de fruits. Je m'endors après ce délicieux repas, heureuse de ma première journée.  

     


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  • San Diego de los Banos - Vinales 75 kmAprès une omelette au fromage et un bon café corsé, je prends la route en direction de Vinales. Je passe d'abord à travers le parc national de la Guira dont l'accès se fait par une porte gigantesque à l'allure de l'entrée du temple maudit d'Indiana Jones. D'ailleurs, après la porte, je me sens un peu comme Indi, seule en pleine jungle tropicale où règne déjà une chaleur humide écrasante à 8h du matin. Bon je vous rassure je n'ai pas à tracer mon chemin à la machette, une jolie route sillonne le parc et ses collines, pas bien hautes mais vraiment raides! Ca picote un peu dans les jambes, mais ça passe.

    A la sortie du parc, je traverse un village où une intersection me pose problème. Alors que j'hésite entre 2 routes, un homme me fait signe. C'est Miguel, un artiste peintre qui vit là avec sa femme et leur fils. Miguel me montre ses œuvres et me parle de son projet de communauté socio-culturelle, pendant que sa femme nous fait un café. Miguel aimerait créer un lieu où chaque artiste pourrait venir travailler et échanger.

    San Diego de los Banos - Vinales 75 km

    San Diego de los Banos - Vinales 75 kmSan Diego de los Banos - Vinales 75 km

    Puis il me montre son jardin et me présente la fleur emblématique de Cuba, la mariposa. Il m'explique qu'à la fin du 19ème siècle, pendant la guerre contre les Espagnols, les révolutionnaires cubains communiquaient entre eux grâce à des messages rédigés sur les pétales de cette fleur. Les portant à l'oreille en guise d'apparat, les femmes se chargeaient ainsi de les distribuer.

    San Diego de los Banos - Vinales 75 kmAprès cette leçon d'histoire et ce délicieux café, je remonte en selle, Miguel ayant pris soin de lever le doute sur le chemin à emprunter. Je roule à travers de magnifiques paysages, la terre est rouge, la végétation est très verte, le ciel est bleu parsemé de petits nuages blancs. Je me croirais dans un tableau bucolique. Je roule ainsi sur cette route une bonne heure durant sans croiser âme qui vive. Je bifurque ensuite sur une route non goudronnée en pente légère, un vrai régal à descendre.

    San Diego de los Banos - Vinales 75 kmSoudain, une femme assise devant sa maison au bord du chemin me fait de grands signes. Je freine et m'arrête à sa hauteur. Dans un sourire plein de bonté et de gentillesse elle me propose un café. Le troisième de la matinée, mais je ne peux dire non à un si grand sourire. Louisa me fait visiter sa maison, me montre ses cochons, ses poules, son petit jardin potager, ses bananiers et sa réserve de riz. Elle prépare le café et parle, parle, parle, elle est toute heureuse d'avoir un peu de compagnie. Elle me dit qu'elle est un peu isolée ici et qu'elle  ne voit pas souvent du monde. Elle veut me garder pour quelques jours... A contre cœur je prends congés après 2h de papotage... 

    San Diego de los Banos - Vinales 75 kmQuelques dizaines de minutes plus tard je prends une grosse averse tropicale dessus. Passant devant une maison, ses occupants m'invitent à m'abriter sous le porche. Un peu plus loin, sous un toit de fortune, des bœufs attendent avec philosophie la fin de l'averse. Elle ne dure d'ailleurs pas plus de 10 minutes mais qu'est ce qu'il tombe! Je comprends mieux maintenant pourquoi c'est si vert dans les alentours. Le chemin est complètement détrempé, je prends un vrai bain de boue en repartant. Heureusement qu'une bonne douche chaude m'attend ce soir!

    San Diego de los Banos - Vinales 75 kmJ'arrive à Vinales sous les nuages. Je trouve sans peine une casa particular, chez Marise et Juana. Marise est professeur de musique au collège de Pinar del Rio et Juana est sa maman. Elles se montrent toutes les deux très accueillantes. Je laisse mes affaires et pars en exploration en vélo à travers les mogotes, ces fameuses collines calcaires arrondies retrouvées dans les Caraïbes. Il pleut un peu et les nuages sont bas, ce qui donnent aux environs un côté très mystique.

    En revenant vers Vinales je trouve une petite cahute où un jeune homme vend des fruits. J'achète quelques bananes et oranges pour le lendemain. Comme il pleut, je reste un peu à l'abris dans la cahute et discute avec Ruben, le petit campesino. Il me présente tous les fruits de Cuba et me parle de leurs vertus, avec dégustation à l'appui.

    San Diego de los Banos - Vinales 75 kmSan Diego de los Banos - Vinales 75 km

     

     

     

     

     

    Je rentre à la casa. Deux amis de Marise sont là, Javier et Yonee. Ils sont guide et mécanicien vélo pour une compagnie de tourisme allemande. Alors forcément, on parle vélo! Je leur parle de mon projet de parcourir l'île en vélo d'ouest en est. Ils me conseillent de faire l'inverse à cause du vent. J'écoute leurs conseils et décide de changer mes plans. Demain je prendrais le bus jusqu'à Holguín, dans l'Est de l'île, pour rouler d'est en ouest.


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  • Je pars donc de bonne heure de Vinales en bus pour rallier La Havane où je prendrai un second bus pour Holguín. A Cuba il n'y a pas de soucis pour voyager avec un vélo en bus, on démonte la roue avant pour le mettre en soute et on rajoute quelques CUC (2 à 5 suivant les trajets) au prix du billet. Me voilà donc dans le premier bus, à côté d'un cubain qui écoute de la musique sur son téléphone, sans casque donc j'en profite à fond, et qui chante par dessus, donc j'en profite encore plus. Après 3 heures de karaoké nous arrivons à La Havane.

    Il est 11 heures, il y a un bus pour Holguín à 15h et le suivant à 20h. Il y a 12h de trajet. Je n'ai pas envie d'arriver à Holguín à 3h du matin alors je décide d'attendre celui de 20h. Je veux acheter mon ticket mais la guichetière me dit que la vente ne débute le jour même du voyage qu'une heure avant l'heure du départ du bus, soit à 19h. Je veux quand même être sûre qu'il y a de la place dans le bus, pour seule réponse la guichetière me dit "no te preocupes mi amor". Non non je ne m'inquiète pas... mais quand même! Bref j'attends...

    A 19h le guichet ouvre pour la vente des billets, c'est la ruée. Et la petite guichetière me montre du doigt en disant aux autres que je suis la première car j'attends depuis ce matin. Evidemment ça ne plait pas vraiment aux autres et une joute verbale commence entre la guichetière et une dame de la file. Je me fais toute petite... et passe finalement la première, j'embarque le vélo et je grimpe dans le bus. Ce n'est pas le grand luxe à bord mais je passe quand même une bonne nuit de sommeil.


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  • Holguin - Levisa : 110 kmJ'arrive à Holguín à 8 heures du matin. A la descente du bus c'est une nuée de personnes qui nous attend, pour nous proposer un hébergement, un taxi, une excursion... La nuit a été un peu mouvementée alors j'ai juste envie de récupérer mon vélo et de me retrouver au calme. Je fais tout de même un petit tour de ville et puis s'en va. Je tombe sur une superbe sculpture d'un personnage ô combien important dans l'histoire de Cuba, Ernesto Che Guevara.

    Holguin - Levisa : 110 kmSortie de la ville, je me mets en quête d'un petit déjeuner dans les villages que je traverse. Je veux acheter un pain mais on m'explique qu'il est réservé à la communauté, que je ne peux pas l'acheter. Bon... Je grignote quelques barres de céréales qu'il me reste du Mexique. Le beau temps est revenu aujourd'hui et la route à travers la campagne d'Holguín est agréable. Je sens qu'il fait sensiblement plus chaud dans cette partie de l'île comparé à l'ouest. Je m'arrête à Cueto pour boire un refresco, ces jus de fruits frais préparés avec amour par les locaux.

    Holguin - Levisa : 110 kmL'après-midi la route est un peu plus vallonnée et il fait vraiment chaud. Je m'arrête dans un abris-bus pour souffler un coup à l'ombre. Aurelio, un jeune cubain, attend son bus. Nous parlons un peu, il adore faire du vélo. Il me propose de me rejoindre pour la fin de la route après avoir récupéré son vélo chez lui. Il me dit également que dans son village, je peux rester dormir chez sa tante, c'est quelqu'un de bien. Je sens dans ses yeux que je peux lui faire confiance. Il prend son bus, moi je repars en vélo. Peu de temps après je le vois arriver en sens inverse à vélo, tout sourire. Nous finissons le chemin ensemble et en effet sa tante est une bulle de gentillesse. Elle me prépare un bon repas et me lave mes vêtements pendant que je joue avec ses filles. Je propose à Aurelio de faire la route avec moi jusqu'à Moa demain et de revenir en bus le soir. Il accepte, heureux de cette petite excursion en perspective.

     


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  • Levisa - Moa : 84 kmAurelio me rejoint pour le petit déjeuner ce matin. Nous préparons nos sacs. Il a apporté des bananes et des goyaves de son jardin. Avant de partir sa tante appelle une amie à elle à Moa pour lui demander de m'héberger, puis explique à Aurelio comment se rendre chez elle. Une fois les explications données, nous partons. C'est agréable d'avoir de la compagnie! En guise de clin d'œil, Aurelio a mis un t-shirt "France". Il me fait rire. En chemin nous discutons. Aurelio me parle de sa vie. Il a une licence en finance et a travaillé dans une banque pour un salaire mensuel de 20 CUC par mois. Les salaires sont vraiment bas à Cuba... Il a délaissé son emploi et vit aujourd'hui de petits business qui lui rapportent bien plus. Par exemple il achète un porcinet 20 CUC, le fait grossir et le revend 80 CUC une fois adulte. Il m'explique que beaucoup de gens vivent ainsi à Cuba, les salaires étant dérisoires.

    Levisa - Moa : 84 kmNous arrivons à Sagua de Tanamo où nous faisons une pause sur la place du village pour manger nos fruits. Le reste de la route passe vite. Avant Moa il y a beaucoup de messages révolutionnaires. Il y en a partout à Cuba d'ailleurs. Les messages publicitaires n'existent pas mais il est fréquent de lire "Viva Cuba Libre", "Viva Fidel y Raul", "Hasta la victoria, siempre" ou encore "Patria o Muerte". Il y a beaucoup de messages pour promouvoir l'éducation des enfants aussi, pour souligner les bienfaits de la révolution. Ce qui est bien avec le vélo c'est que j'ai le temps de tous les lire et je suis frappée par ce matraquage propagandiste.

    Levisa - Moa : 84 kmNous arrivons à Moa. Aurelio est fatigué mais content d'être arrivé. Je lui offre une glace au chocolat pour le remettre sur pied. Nous trouvons la maison de Nidia, Pachi et leur fils Ivan qui nous accueillent à bras ouvert. Ils nous offrent un jus de goyave frais et des petits gâteaux. Puis Aurelio part prendre le bus pour retourner à Levisa. Le soir, Pachi me montre comment faire le café cubain, fuerte y suave.


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  • Ce matin Pachi me tient compagnie pour le petit déjeuner. C'est un ancien mécanicien à la retraite. Il me parle de sa vie, de son service dans l'armée cubaine en Afrique pendant la guerre d'Angola. J'ai le droit à une leçon d'histoire en buvant mon café, Pachi m'explique que l'armée sud-africaine a voulu envahir l'Angola, et par solidarité pour le parti socialiste angolais, Cuba lui est venu en aide et a repoussé l'envahisseur. Par la suite, Cuba a aidé à mettre fin à l'apartheid en formant les révolutionnaires de la communauté sud-africaine noire.

    Moa - Baracoa : 71 kmAprès ce petit déjeuner culturel, je prends la route pour Baracoa. Pachi m'a mis en garde, la route est plutôt mauvaise. C'est vrai que ce n'est pas terrible mais en vélo c'est plus facile d'éviter les trous qu'en voiture. J'avance plutôt bien, jusqu'à ce qu'une averse tropicale me tombe dessus. En 30 secondes je n'ai plus rien de sec. Mais le soleil revient vite et je sèche en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. La route est vallonnée, caillouteuse et boueuse, mais je roule avec la mer à gauche et les montagne à droite, c'est superbe.

    Moa - Baracoa : 71 kmJe ne tarde pas à arriver au Parc National Alexander Von Humboldt, qui doit son nom au scientifique allemand qui découvrit cette partie de l'île et son incroyable écosystème en 1801. Ce parc est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO car il contient un nombre incalculable d'espèces animales et végétales. Ce qui frappe et fait plaisir ici, c'est que la nature règne en maitre, pas d’hôtel, pas de bunker. L’être humain est un simple invité, et les quelques villages que l'on rencontre aux abords du parc ne sont que des hameaux de quelques habitants dont les maisons sont construites grâce au bois du cocotier.

    Moa - Baracoa : 71 kmUne seconde averse tropicale pointe le bout de son nez, mais cette fois-ci j'ai le temps de m'abriter dans une cahute, invitée par un petit monsieur tout de vert vêtu. On dirait un Pygmée tant il est petit. Tout sourire il me fait la bise, normal. Puis il me parle, me parle, me parle, on ne l'arrête plus! Je crois qu'il est plus facile de stopper la pluie que ce moulin à parole. Je le trouverai d'ailleurs sympathique s'il n'avait pas une machette aussi grande que lui accrochée à la ceinture... Finalement sans que je n'ai pu en placer une il me refait la bise pour me dire au revoir. Une rencontre aussi furtive qu'incroyable ! Je reprends mon chemin, une délicate odeur de chocolat dans les narines. Du chocolat???? Je pense d'abord que c'est mon imagination qui me joue des tours, mais non il y a une fabrique de chocolat à Baracoa.

    Moa - Baracoa : 71 kmDe part sa situation géographique à l'est de l'île et l'état des routes qui y conduisent, Baracoa a des allures de ville du bout du monde. Je me mets en quête d'une casa particular, que je trouve sans difficulté sur le malecon. J'ai honte de me présenter toute trempée et toute boueuse mais les cubains ont un sens de l'hospitalité à toute épreuve ! Monsieur me nettoie mes sacoches pendant que madame m'attrape une serviette pour que je puisse prendre une douche chaude. Une fois réchauffée et changée je pars me promener dans la ville. Et bien sûr je prends un chocolat chaud au musée du chocolat.


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  • Baracoa - Guantanamo : 156 kmPour accompagner mes tartines, Ulice et Miriam, mes hôtes à Baracoa, m'ont préparé... un chocolat chaud ! Voici de quoi me donner de l'énergie pour la journée qui m'attend. En effet, je vais traverser l'île pour rejoindre la côte sud, en passant par le massif montagneux de la Farola. De ce que j'en ai entendu, c'est une route très agréable, au cœur de la forêt luxuriante de Baracoa. Le point culminant est à 500 mètres d'altitude, avec des rampes irrégulières allant jusqu'à 20 %. Autant dire que les jambes vont chauffer ! 50 km séparent la côte nord de la côte sud, avec 35 km de montagne et 150 virages. 

    Baracoa - Guantanamo : 156 kmJe m'élance de bonne heure pour arriver au sommet avant qu'il ne fasse trop chaud. Mais même de bon matin il fait déjà chaud ! J'entame les 20 km de montée et dès le départ je me retrouve face à un mur. Je ne me démoralise pas même si, debout sur les pédales, je n'avance qu'à 4-6 km/h. J'ai toute la journée pour la grimper cette fichue montagne ! La pente se radoucit, je prends rapidement de la hauteur, la vue qui m'est offerte est magnifique. Le long de la route, des campesinos vendent des cucuruchos, une sorte de cornet composé d'un mélange de sucre de canne, de noix de coco, de papaye et d'orange : la barre énergétique à la cubaine !

    Baracoa - Guantanamo : 156 kmJ'arrive au sommet non sans une certaine satisfaction personnelle : je n'avançais pas vite, j'ai du faire le double de la distance tellement j'ai zig-zagué, mais je l'ai grimpé la Farola, en restant tout du long sur le vélo ! Je prends quelques bananes à un campesino qui se trouve là et ô miracle il a du chocolat ! Je m'offre une barre en guise de récompense, que je dévore avant d'attaquer la descente. La vue de là-haut est incroyable : la montagne verte à perte de vue et en toile de fond la mer des Caraïbes. Je dévale la pente pour arriver en fin de matinée sur la plage de sable noir de Cajobabo. Galvanisée par cet exploit matinal, je décide de ne pas en rester là et de poursuivre mon chemin en direction de Guantanamo.

    La route le long de la côte est un vrai délice : plate, droite, et en plus j'ai le vent dans le dos. Je ne croise pas grand monde, exceptées quelques vieilles voitures américaines typiques de Cuba, qui, sur cette route, donnent au paysage des allures de cartes postales. J'ai un sourire immense dessiné sur le visage, quel bonheur d'être ici !

    Baracoa - Guantanamo : 156 km

    Baracoa - Guantanamo : 156 kmBaracoa - Guantanamo : 156 km

    Il fait une chaleur écrasante cet après-midi, et mes réserves d'eau s'amenuisent à vitesse grand V. Dans le petit village de San Antonio del Sur, je trouve un contenador où je peux acheter de quoi me ravitailler. On peut facilement traduire le contenador par container, car c'est vraiment ce que c'est. On reste à l'extérieur pour faire ses achats, ce qui personnellement m'arrange avec le vélo. Une fenêtre grillagée permet de Baracoa - Guantanamo : 156 kmvoir ce que ce petit magasin contient, à savoir souvent pas grand chose... Et rarement de l'eau en dehors des villes touristiques. A Cuba l'eau est jugée potable mais les tuyauteries insalubres. Il est donc conseillé aux touristes de boire de l'eau en bouteille. Voyageant en vélo je ne préfère pas prendre de risque, même si je pense que les refrescos que je bois le long de la route sont allongés à l'eau du robinet. Pas d'eau en bouteille dans ce petit contenador, alors je prends un soda au citron. J'ai gouté celui à l'orange qui devient infâme quand il chauffe au soleil alors que celui au citron reste buvable.

    Baracoa - Guantanamo : 156 kmAprès le petit village de Tortuguilla la route traverse un ensemble de petites collines. C'est depuis l'une d'elle que j'aperçois la tristement célèbre baie de Guantanamo où l'armée américaine possède une base navale et sa fameuse prison. La baie est immense, je devine les bâtiments américains à l'horizon sans pour autant pouvoir réellement les voir. Mais ce que je vois est de bonne augure, la baie est complètement plate, la fin de la route sera facile pour arriver à la ville de Guantanamo, cubaine elle.

    Baracoa - Guantanamo : 156 kmJ'entre dans Guantanamo peu avant la nuit, contente d'être arrivée car la journée a été longue. Je ne pensais pas pouvoir rallier Baracoa à Guantanamo en une seule journée avec la Farola à franchir. Je suis fatiguée mais contente ! A la casa particular que je trouve à côté de la place principale de Guantanamo, je me vois offrir une énorme boule de glace au chocolat en guise de pot de bienvenue. Je ne pouvais rêver mieux ! Le soir je me promène dans le centre, il y a des musiciens jouant des airs de salsa cubaine à tous les coins de rues. Il faut vraiment que j'apprenne à danser !


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  • Il y a un facteur commun à toutes les casas particulares à Cuba, c'est la gentillesse des propriétaires. Manuel et Teresa sont mes hôtes à Guantanamo. Ils ont une fille qui est médecin et qui est mariée à un Cubain, médecin lui aussi. Après plusieurs missions dans des dispensaires au Venezuela, le jeune couple a réuni assez d'argent et d'expérience pour s'installer aux Etats-Unis, à Miami. Partir vivre à l'étranger est le rêve de beaucoup de Cubains, el sueno de fuera, le rêve d'ailleurs. Ils aiment leur pays mais l'embargo américain les empêchent d'avoir accès à de nombreuses choses, comme internet par exemple. Internet à Cuba c'est un peu interniet... Très difficile de trouver un accès, et quand il y en a un tout est censuré par le gouvernement. Espérons pour le peuple cubain qu'Obama réussira à changer les choses...

    Guantanamo - Santiago de Cuba : 86 kmJe quitte Guantanamo pour rejoindre Santiago de Cuba. Je choisis la route la plus directe, à savoir... l'autoroute. L'autoroute cubaine n'a rien à voir avec l'autoroute de chez nous. C'est une 2 fois 3 voies certes, mais la file de droite est réservée aux véhicules lents. Aux véhicules très très lents... Aux chevaux et aux vélos en fait ! Ce n'est pas très palpitant mais après la journée d'hier ça repose les jambes. J'arrive à Santiago en fin de matinée, ce qui me donne le temps de découvrir la ville.

    Guantanamo - Santiago de Cuba : 86 kmJe me rends en premier lieu sur la place principale de Santiago. J'y rencontre Luis, un musicien tout plein de gentillesse, qui me dédie quelques chansons. Il m'indique les endroits à visiter à Santiago. Je le laisse à sa musique et trouve une casa particular où laisser mes affaires pour explorer la ville à pied. J'arrive chez Isabel et Ricardo, un couple de personnes âgées qui me chouchoute comme leur petite fille. Ils ont un petit chien qui, lorsque tu déambules dans la maison, court devant toi et saute sur les poignées pour t'ouvrir les portes ! Isabel et Ricardo sont très fiers de leur petit prodige.

    Guantanamo - Santiago de Cuba : 86 kmJe laisse mes hôtes et le petit chien à leurs exercices de cirque et je me rends au musée du rhum pour en savoir un peu plus sur l'élaboration de cette boisson locale. Le rhum est une eau de vie de plante, la canne à sucre. Il est obtenu après la fermentation alcoolique du jus de canne, sa distillation et son affinage. Le musée explique cette élaboration et présente l'histoire des plantations de canne à sucre à Cuba. Il y a également une petite dégustation du rhum local.

    J'explore ensuite Santiago en errant au hasard des rues. Petite découverte en image...

    Guantanamo - Santiago de Cuba : 86 km

    Guantanamo - Santiago de Cuba : 86 kmGuantanamo - Santiago de Cuba : 86 km

    Guantanamo - Santiago de Cuba : 86 km

    Guantanamo - Santiago de Cuba : 86 kmGuantanamo - Santiago de Cuba : 86 km

    Guantanamo - Santiago de Cuba : 86 km

    Guantanamo - Santiago de Cuba : 86 kmGuantanamo - Santiago de Cuba : 86 km

     


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  • Santiago de Cuba - Campismo La Mula : 117 kmIsabel me prépare un copieux petit déjeuner ce matin et m'emballe des fruits et du pain pour que j'emporte. Elle doit me trouver trop mince... C'est vrai que j'ai perdu un peu de poids mais de là à faire pitié quand même ! Je range cette délicate attention dans mes sacoches et prends la route dès les premières lueurs du jour. Je cherche la route qui longe la côte jusqu'à Pilon. Je demande plusieurs fois mon chemin pour sortir de la ville et me retrouve sans soucis sur la bonne route. Un camion me double avec à son bord un des messieurs à qui j'ai demandé mon chemin. Il me fait des signes d'encouragement. Je quitte le port de Santiago pour me retrouver le long de la mer des Caraïbes. J'en ai le souffle coupé.

    Santiago de Cuba - Campismo La Mula : 117 kmJ'arrive au petit village de Chivirico où un parc ombragé et un contenador me tendent les bras. Je fais une pause à l'ombre car une fois de plus il fait très chaud aujourd'hui. Après un peu d'eau et quelques bananes je remonte en selle. Autant jusqu'à Chivirico la route était plutôt en bon état, autant après ça se complique. L'ouragan de 2012 a emporté des bouts  de route dans la mer. Pour moi qui suis en vélo c'est juste incroyable de rouler sur ce passage où la nature a repris ses droits. En voiture c'est beaucoup plus compliqué, je n'en verrai d'ailleurs plus à partir de ce point excepté le bus tout-terrain qui passe 2 fois par jour.

    Santiago de Cuba - Campismo La Mula : 117 kmA Uvero, le lieu où s'est déroulé la première bataille de la révolution cubaine en 1957, je rencontre Denis et Rachel, un couple de Québécois qui voyage en vélos pliables. Ils sont descendus dans un hôtel sur cette côte et font des excursions à la journée avec leurs petits vélos pour découvrir les environs. Ou redécouvrir devrais-je dire, 26 fois qu'ils viennent à Cuba ! Ils font beaucoup de voyages à vélo, à 60 ans "on s'prévient" comme ils disent. Nous discutons un moment, ils me donnent tout plein de conseils et d'endroits à voir sur l'île.

    Santiago de Cuba - Campismo La Mula : 117 kmJe prends congés de ces cousins du Québec et je poursuis sur cette route déserte et incroyable. Plusieurs "wahou" m'échappent dans l'après-midi, je suis bluffée par cette route escarpée, le bleu de l'eau, et cette tranquillité qui s'en dégage. Depuis le début de mon aventure cubaine je crois que c'est le plus bel endroit où j'ai cycloté. Et puis moi qui aime le calme et la nature, je suis servie. Je voudrais que cette route continue des centaines et des centaines de km encore. C'est tellement beau...

    S'il y a la mer d'un côté, il y a la montagne de l'autre. La montagne elle aussi fait des caprices. Un énorme rocher s'en est décroché et barre en partie la route. J'en profite pour poser l'appareil dessus, déclencher le retardateur et faire quelques autoportraits.

    Santiago de Cuba - Campismo La Mula : 117 km

    Santiago de Cuba - Campismo La Mula : 117 kmSantiago de Cuba - Campismo La Mula : 117 km

    J'arrive en fin d'après-midi au campismo La Mula. A Cuba la notion de camping est légèrement différente de la notre. Il y a des campings, mais les Cubains ne plantent pas leur tente, il y a des cabanas, des petites cabanes Santiago de Cuba - Campismo La Mula : 117 kmaménagées. Tous les campismos ne sont pas accessibles aux étrangers, mais celui-ci l'est. J'ai donc ma petite cabane pour passer la nuit. Je pose mes affaires et pars me promener sur la plage de galets qui borde le camping. Je regarde danser les vagues. Je repense à cette journée incroyable, hors du temps. Le soir au diner, le cuisiner et le propriétaire des lieux organisent à l'improviste un petit bœuf musical. L'un joue de la guitare, l'autre chante. Un petit concert privé sous les étoiles...


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  • Campismo La Mula - Las Cuevas : 12 kmHier soir en discutant avec le propriétaire du camping, j'ai appris qu'il y avait une magnifique randonnée à faire à quelques encablures de là. Il s'agit de l'ascension du Pico Real de Turquino, le point culminant de Cuba avec ses 1974m. Ses pentes regorgent de plantes et d'oiseaux endémiques, une belle opportunité de s'immerger dans la nature sauvage de l'île. Il faut normalement réserver mais je décide de tenter ma chance en me présentant directement au refuge de Las Cuevas. Je pars avant l'aube, je vois le soleil se lever pendant que je couvre les 12 km qui me séparent du départ de la randonnée. La lumière est magnifique.

    La mer est calme, le temps est clair, c'est de bonne augure pour l'ascension. Je regarde le Pico Real tout du long, il domine la portion de route où je me trouve. Le jour se lève de plus en plus, j'arrive au refuge un peu avant 7h.

    Campismo La Mula - Las Cuevas : 12 kmCampismo La Mula - Las Cuevas : 12 km

     

     

     

     

     

    Je rencontre Enidio, un des guides du parc. Il hésite à partir car il est un peu tard, d'habitude il faut commencer l'ascension à 5h30. J'insiste un peu et il fini par accepter. Nous partons donc tous les deux à travers la forêt de fougères. Enidio me parle du parc et de ses occupants. Le Pico Real de Turquino fait parti de la Sierra Maestra. En espagnol, Sierra signifie chaîne de montagnes et Maestra, maîtresse. Il s'agit bien là de la chaîne de montagnes maîtresse de Cuba puisque c'est la plus élevée. Elle a également été mise en lumière pendant la révolution car c'est en son sein que Fidel Campismo La Mula - Las Cuevas : 12 kmCastro avait installé son camp de base, la Commandancia. Tout à coup, Enidio s'arrête et me fait de grands signes. Il me montre un oiseau dans un arbre. Un tocorolo ! C'est l'oiseau emblématique de Cuba car il porte les mêmes couleurs que le drapeau cubain, à savoir le bleu, le blanc et le rouge. Nous observons également des colibris et un cartacuba, un petit oiseau vert, rouge et blanc. Nous grimpons à vive allure et finissons par rattraper le groupe de 5h30. Comme quoi ça ne servait à rien de partir si tôt...

    Les nuages s'emparent du Pico, nous marchons donc dans la brume, dans cette forêt épaisse. Le climat est chaud et humide ce qui rend l'ascension un peu difficile. De temps en temps il y a une percée à travers le manteau nuageux, ce qui nous laisse apercevoir les montagnes d'un côté et la côte de l'autre. C'est somptueux.

    Campismo La Mula - Las Cuevas : 12 km

    Campismo La Mula - Las Cuevas : 12 kmCampismo La Mula - Las Cuevas : 12 km

    Une statue de Jose Marti est érigée au sommet du Pico Real de Turquino. Jose Marti est un héros national, c'est lui qui a dirigé l'armée cubaine pendant la guerre d'indépendance face à l'Espagne au 19ème siècle. Après quelques photos, nous entamons la descente vers le refuge d'altitude, installé à 1600m. Nous préparons un repas rapide à base de riz et de viande de porc.

    Campismo La Mula - Las Cuevas : 12 kmCampismo La Mula - Las Cuevas : 12 km

     

     

     

     

     

     

    Après avoir repris des forces, nous terminons la descente. 22 km de randonnée au total, nous arrivons en bas en milieu d'après-midi. Enidio me Campismo La Mula - Las Cuevas : 12 kmpropose alors d'aller chercher 2 mules chez un voisins pour faire une petite balade. Nous voilà donc partis à travers les fougères sur nos montures. Enidio s'amuse à faire cavaler sa mule, et bien sûr la mienne suit. Nous nous amusons ainsi pendant plus d'une heure avant de rentrer au refuge de las Cuevas.

    Campismo La Mula - Las Cuevas : 12 kmIl est trop tard pour que je reprenne le vélo ce soir, je n'aurais pas le temps d'arriver à Pilon avant la nuit. Enidio m'invite à rester dormir au refuge, il y a 2 lits de camp. Enidio rentre chez lui, mais avant il me demande à quelle heure je souhaite partir le lendemain matin pour m'apporter un petit déjeuner. Adorable ! J'installe le matelas à l'extérieur et je m'endors sous les étoiles, avec le bruit des vagues en guise de berceuse...


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  • Las Cuevas - Manzanillo : 149 kmComme promis Enidio vient ce matin à 6h m'apporter un peu de café, du lait et des fruits. Nous discutons pendant que j'avale ces vivres, puis nous nous disons au revoir. Il me donne son adresse pour que je lui envoie une carte de France. Ce sera chose faite ! Ce matin le chemin est vraiment escarpé. C'est un régal de rouler dans un endroit aussi isolé et de surcroit aux premières lueurs du jour. Tout est si calme, si beau...

    Las Cuevas - Manzanillo : 149 kmJe traverse un premier petit village. Sur la plage, les pêcheurs tout juste rentrés de la mer vendent leurs poissons. L'ambiance est incroyable ! Je m'arrête un moment pour regarder ce spectacle et j'en profite pour discuter avec deux dames, intriguées par mon vélo. Elles sont tout sourire, quel bonheur de commencer la journée ainsi. Je poursuis mon chemin, toujours aussi séduite par cette route incroyable. C'est d'ailleurs difficile d'avancer, je passe mon temps à m'arrêter pour regarder le paysage. Et c'est un vrai dilemme de choisir les clichés qui illustrent ces quelques lignes. Je ne vais pas écrire beaucoup sur cette partie de la route, la beauté des lieux parle d'elle-même...

    Las Cuevas - Manzanillo : 149 km

    Las Cuevas - Manzanillo : 149 kmLas Cuevas - Manzanillo : 149 km

    J'arrive à Pilon en milieu de matinée, j'y retrouve la civilisation, un peu oubliée ces deux derniers jours. La route qui longeait jusqu'à présent la Sierra Maestra passe désormais au travers. En résumé, ça grimpe ! Mes jambes me font mal aujourd'hui, sûrement à cause de la randonnée d'hier. Et puis une fois de plus il fait terriblement chaud, je cuis sur l'asphalte.

    Las Cuevas - Manzanillo : 149 kmJ'arrive à Mazanillo fatiguée. Je frappe à la porte de Carlos et Magali, un couple charmants qui ont 2 fils, Fernando et Carlito. Les garçons sont passionnés d'histoire de France, alors nous passons la soirée à discuter tous les 3. Ils me parlent également de leur vie ici à Cuba. Carlito travaille comme manutentionnaire. Il travaille 7 jours sur 7, 8 heures par jours, 8 mois par an. Il est payé 40 CUC mensuel. Fernando fait des études de médecine et me parle des bienfaits des fruits cubains pour moi qui fait du sport. Il me conseille également de boire du guarapo, le jus de canne. C'est très énergétique ! Tous deux espèrent voir changer Cuba, espèrent une ouverture de l'île sur le reste du monde et une amélioration de l'économie.


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  • Manzanillo - Las Tunas : 96 kmMes adieux fait à ma sympathique famille d'accueil, je pédale en direction de Las Tunas. Il pleut ce matin et en 10 minutes je suis trempée et couverte de boue. La route est plate, champs marécageux à droite, champs marécageux à gauche, vent de face, tout pour plaire... J'ai mal aux jambes, je sens la fatigue cumulée de ces derniers jours. Tout cela combiné fait que je suis d'une humeur massacrante ce matin, et je ne supporte plus les mots et les bisous claqués des hommes que je croise. Ca a beau être culturel, ce matin ça ne passe pas. Je trouve que c'est un manque de respect envers les femmes. Je ne les regardent pas et quelques noms d'oiseaux en français m'échappent.

    Manzanillo - Las Tunas : 96 kmLe vent se renforce, rendant ma progression de plus en plus difficile. Un triporteur de la poste me double, il avance à peine plus vite que moi. Ni une ni deux j'accélère pour me mettre derrière lui et ainsi être protégée du vent. Je prend l'aspiration ainsi pendant une dizaine de kilomètres. Puis je trouve un tracteur, et finalement un cheval pour me protéger du vent. J'arrive à Las Tunas où je m'offre un Cornetto au chocolat, c'est toujours bon pour le moral. Je fais un rapide tour de ville et passe la soirée avec ma famille d'accueil. Tout est bien qui fini bien !


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  • Las Tunas - Nuevitas : 125 kmJ'ai le droit a un petit déjeuner de princesse ce matin : œufs brouillés, pain, miel, fruits, café, chocolat... Et en plus la famille d'accueil me donne des fruits pour la journée. Regonflée à bloc je prends la route en direction de la côte nord de l'île. Les 40 premiers km sont face au vent mais j'ai remarqué que le vent ne se lève pas avant 9h30-10h. J'ai donc 2h pour faire ces 40 km sans vent. Je parviens au virage crucial qui lui m'oriente dans le sens du vent à 9h40. Timing parfait. Je suis de retour dans la campagne cubaine, pour mon plus grand bonheur. La route est bordée de fermes d'élevage et de champs de culture que les hommes travaillent avec des bœufs.

     Las Tunas - Nuevitas : 125 kmLa route qui suit la côte nord est peu fréquentée, elle est pourtant bien agréable. Certains passages sont assez chaotiques mais dans l'ensemble c'est plutôt bien. J'arrive sur une portion de 5 km qui me remet face au vent. Mais comme par enchantement et sorti de nulle part, un motard me propose de drafter derrière lui. A 30 km/h il me facilite grandement la tâche. Je suis la côte sur des dizaines de km avant d'arriver au niveau du chemin forestier qui mène au Cayo Sabinal. J'ai repéré cet îlot sur ma carte et je pense que ça pourrait être sympa de passer une nuit sur la plage à la Robinson Crusoé.

    Las Tunas - Nuevitas : 125 kmJ'emprunte donc le chemin, qui pendant plus de 20 km sillonne à travers la forêt tout en longeant la mer. Il n'y a vraiment personne, je fais attention à bien suivre le bon chemin, vérifiant ma carte à chaque intersection. La forêt est truffée d'épineux et ce qui devait arriver arriva : je prends une épine dans le pneu arrière et c'est la crevaison immédiate. C'est ma toute première crevaison de cyclotouriste ! Je défais les sacoches et entreprends de changer la chambre à air.

    Las Tunas - Nuevitas : 125 kmMais alors que je suis en pleine chirurgie pneumatique pour retirer l'épine coupable de cet incident, un camion militaire débarque. 5 hommes armés en descendent, me saluent et me disent qu'ils vont changer ma roue. Je ne bronche pas même si ça m'énerve un peu ce machisme incessant, ce n'est pas parce que je suis une fille que je ne sais pas changer une roue ! Une fois la roue réparée, ils me disent de monter dans le camion, je suis en zone militaire et ils doivent en aviser leur chef. Oups... Je ne suis pas vraiment rassurée là... J'ai donc le droit à un vrai interrogatoire, ils me prennent pour une espionne américaine ! Je présente mon passeport pour prouver que je suis Française, et j'explique que je cherchais juste un îlot paisible pour passer la nuit. Le chef finit par se radoucir, il me propose même ses quartiers pour la nuit si je ne veux pas faire chemin arrière ce soir. Mais passer une nuit dans un camp militaire ne me tente guère, alors je repars dans l'autre sens.

    Las Tunas - Nuevitas : 125 kmLa ville la plus proche où passer la nuit est Nuevitas. Je me dépêche pour y arriver avant la nuit. En chemin je tombe sur un autre camion, celui des gardes forestiers. Ils sont en train de nettoyer la forêt en coupant quelques arbres. Ils se rendent également à Nuevitas et me proposent de m'emmener. Je n'ai même pas le temps de répondre, mon vélo est déjà dans la benne arrière et moi dans la cabine entre le chauffeur et le chef d'équipe. C'est un vieux camion allemand de la seconde guerre mondiale, une vraie pièce de musée. Ils me déposent à Nuevitas où je trouve une maison sans problème. Quelle journée ! Bon pour Robinson c'est loupé... Mais pour Lara Croft c'était en plein dans le mille !


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  • Nuevitas - Moron : 171 kmJe quitte Irma et Antonia, mes hôte de Nuevitas, aux premières lueurs du jour car je veux avancer le plus possible aujourd'hui pour me rapprocher au maximum du Cayo Coco. Le Cayo Coco est réputé pour ses plages de rêve, je compte bien me faire un petit après-midi plage demain. La route entre Nuevitas et Moron se prête à la longue distance : plate et calme. Je traverse des plantations de canne à sucre, de banane, d'orange, des élevages bovins et porcins.

    Nuevitas - Moron : 171 kmPar moment, les campesinos font sécher leurs récoltes sur la route. C'est pour dire le trafic automobile qui règne ici... Deux hommes sur une moto se mettent à ma hauteur pour discuter un peu. Plus loin c'est Ruben sur son vélo qui me tient compagnie. J'arrive à Moron après un peu plus de 7 h d'effort, ravie d'être tout près du Cayo Coco. Je trouve une casa, me douche et pars faire un tour. Je cherche par tous les moyens un moyen de communication avec la France car c'est l'anniversaire de mon meilleur ami. Mais Cuba est réellement coupé du monde... Impossible de trouver un accès Internet ou un téléphone international ici.  A la casa, le couple n'est pas vraiment causant, c'est le strict minimum. Ma famille et mes amis me manquent fortement ce soir...


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  • Moron - Cayo Coco : 76 kmAujourd'hui, c'est journée plage ! Je prends la route du Cayo Coco. La particularité de cet îlot est qu'il est relié à la terre ferme par une digue artificielle de 26 km de long. Et évidemment, sur ces 26 km, j'ai un vent puissant de face. La plage, ça se mérite ! Mais là c'est vraiment incroyable la force du vent. J'ai peur qu'une rafale me propulse à l'eau tellement que ça souffle ! Et puis je me fatigue rapidement, la journée va certes être courte mais ça n'empêche qu'elle sera quand même éprouvante !

    Moron - Cayo Coco : 76 kmA l'arrivée sur l'îlot je suis à bout de force. Je fais une halte dans un petit bar. Je commande une eau de coco pour me désaltérer. C'est un avant goût de l'après-midi farniente qui m'attend à la plage ! Je reprends ma route, armée de patience et de toutes mes forces pour braver le vent. Le serveur du petit bar m'a indiqué sur la carte un endroit sympa pour rester sur l'îlot, une centre écologique qui loue des cabanas. Je compte y laisser mes affaires avant de partir en vélo à la plage, situé à 3 km.

    Moron - Cayo Coco : 76 kmJ'arrive au petit village écolo et en effet c'est très mignon. Dans la cabane, j'ai deux grands lits pour moi toute seule. Grâce à deux panneaux solaires, j'ai également l'eau chaude et l'électricité. Autour des cabanas c'est une vraie basse-cour : canards, cochons, chevaux se promènent en semi-liberté. Il y a même... un crocodile ! Mais lui n'est pas en liberté du tout, il se dore au soleil dans une mare encagée. Je vérifie le verrou, on ne sait jamais...

    Ceci étant fait, je prends enfin le chemin de la plage. 3 petits km que j'avale rapidement avec le vélo dépourvu de sacoches. Je prends le petit chemin et... J'en ai le souffle coupé...

    Moron - Cayo Coco : 76 kmMoron - Cayo Coco : 76 km

     

     

     

     

     

     

    Je passe l'après-midi à ne faire absolument rien sur cette plage paradisiaque. Un bon moyen de recharger les batteries !

     


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  • Cayo Coco - Caibarien : 179 kmJ'ai découvert en prenant mon petit déjeuner qu'un autre cyclotouriste avait passé la nuit ici. C'est Frank, un allemand de 49 ans. Du coup nous partons ensemble ce matin pour retraverser le pont en sens inverse. Lorsque nous arrivons à Moron, nous prenons une averse inouïe, si bien que nous hésitons à en rester là. Finalement ça se calme, Frank part vers Ciego de Avila et moi je suis un gentil monsieur à travers Moron jusqu'à la route de Chambas. Les routes sont inondées, impossible de voir les trous. Mon escorte lui connaît la route et ses trous comme sa poche, 49 ans qu'il vit ici. Je quitte Moron et mon guide sous une nouvelle averse.

    Cayo Coco - Caibarien : 179 kmDans un village, ce n'est pas une douche mas un bain de boue que je prends à cause d'un camion qui me double et m'asperge. Non seulement je suis trempée mais en plus je suis toute dégueulasse. J'arrive à Chambas où une autre averse me surprend. Mais cette fois-ci j'ai le temps de me mettre à l'abri sous un porche. Une fenêtre est entre-ouverte, je jette un coup d'œil, c'est une fabrique de tabac ! J'en profite pour admirer ce travail de précision. Le responsable vient me voir et m'invite à entrer. Il m'explique et me montre les différentes étapes de la fabrication des cigares. Tous les travailleurs sont contents de me montrer ce qu'ils font. L'averse ayant cessé, je les remercie et m'apprête à repartir. Mais le responsable me rattrape et me donne un paquet pour partager avec mes amis en France. Je jette un œil... une dizaine de cigares ! Je le remercie chaleureusement, je suis touchée par cette attention.

    Je roule jusqu'à Yaguajay où je compte passer la nuit. Après 140 km sous la pluie, je rêve d'une bonne douche chaude. Je frappe à la porte de Dalia, qui m'accueille avec une grand sourire mais qui ne peut malheureusement pas m'héberger car sa casa est réservée aux Cubains. Elle est toute désolée de me laisser repartir en vélo, surtout que le prochain village est à... 40 km et qu'il me reste 2 h avant la nuit. Elle m'offre un café bien sucré pour me donner de l'énergie. Je repars en mode contre la montre et finalement je ferais ces 40 km en un temps record. Je trouve une maison mais le propriétaire ne fait pas le repas du soir. Tant pis, je trouverai bien un petit restaurant... Après avoir parcouru le village en long en large et en travers, oui, j'ai trouvé de quoi me sustenter. Une bonne plâtrée de pâtes et une boisson pour 1 CUC ! L'avantage dans les villages non touristique, c'est qu'on peut manger pour pas cher, l'inconvénient, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de restaurants ! 


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  • Caibarien - Santa Clara : 73 kmJe prends le petit déjeuner au soleil et en terrasse ce matin avec Christian et Martine, un couple de Français qui fait le tour de l'île en voiture. Nous échangeons sur nos expériences cubaines et ils me donnent des tas de bons plans pour ma visite future de Trinidad. Nous prenons notre temps, c'est si bon de lézarder au soleil ! Eux partent pour le Cayo Santa Maria pour une journée à la plage et moi j'ai une étape courte pour aller jusqu'à Santa Clara. Je me rends en premier lieu à Remedios, à une dizaine de km de là.

    Caibarien - Santa Clara : 73 kmRemedios est une petite ville très charmante qui a gardé ses traditions et son âme cubaine. Les rues sont pavées et arpentées par des carrioles tirées par des chevaux. Il y a deux églises catholiques, celle de la paroisse del Carmen et celle de San Salvador. Je me plais à errer dans ces ruelles pour admirer le quotidien des remederos. Il se met à pleuvoir, je m'abrite sous le porche d'un café donnant sur la place principale. A côté de moi, un habitant de la cité attend lui aussi que l'averse se termine. Il me sourit et entame la conversation. Il me pose d'abord des questions sur mon voyage, puis à mon tour je le questionne sur sa ville. Il m'explique que la grande fierté de ce petit village sont Las Parrandas, un carnaval organisé au moment de Noël. Les deux paroisses catholiques s'affrontent dans la nuit du 24 Décembre avec des carrosses, des costumes, des feux d’artifice, des pétards, des lampions... Cette tradition remonterait au début du XIXe siècle, lorsque des habitants auraient voulu réveiller leurs voisins en musique afin de les contraindre à se rendre à la messe de minuit. L’année suivante, les voisins se vengèrent en relevant le défi, et c’est ainsi que depuis, chaque 24 décembre, les deux quartiers de la ville (El Carmen et El San Salvador) s'adonnent à une compétition pour l’honneur, car chacun des quartiers se proclame le vainqueur ! Cette fête traditionnelle a pris une grande ampleur car maintenant elle dure plus d'une semaine et attire les foules du monde entier. 

    Caibarien - Santa Clara : 73 kmNourrie de cette nouvelle histoire, je repars en direction de Santa Clara. Je me rends en premier lieu au mémorial du Che. Une statue a son effigie est érigée au-dessus du mémorial. Il n'est pas permis de prendre des photos à l'intérieur, aussi je n'aurais que les mots pour illustrer ce que j'ai pu voir. Lorsque l'on pénètre à l'intérieur du mémorial, on peut sentir que ce lieu est chargé d'émotions. 38 dalles apposées sur les murs rendent hommage aux compagnons révolutionnaires du Che tombés au combat à ses côtés. Au fond de cette petite pièce à la lumière tamisée, un décor de jungle tropicale entoure la stèle du Che, surmontée par une flamme éternelle.

    Caibarien - Santa Clara : 73 kmLe Che est Argentin, il est mort au combat en Bolivie, mais son corps a été rapatrié à Cuba et plus particulièrement à Santa Clara car c'est ici qu'il a mené l'un des combats les plus importants de la révolution cubaine. En effet, le 29 Décembre 1958, le Che a commandité l'attaque d'un train blindé rempli d'armes et de munitions. Cette prise a été décisive dans la victoire des révolutionnaires. Aujourd'hui, les restes du train blindé ont été transformé en musée relatant heure par heure les détails de l'attaque.

    Caibarien - Santa Clara : 73 kmJe prends ensuite la direction du centre ville pour trouver une casa où passer la nuit. Je frappe à la porte d'Obregon mais il est complet. Il appelle sa sœur qui loue également une chambre, et qui accepte de m'héberger. Sa casa se trouve de l'autre côté de la place centrale, alors Alejandro, son fils, vient me chercher en vélo. La casa s'appelle Los cactus en clin d'œil à la collection d'Alejandro, professeur de botanique. Maria, sa maman, m'accueille comme une princesse. Pendant que je prends ma douche elle me prépare un jus d'ananas et un plan pour explorer le centre ville. Le soir, le repas est un festin, Maria est une cuisinière hors pair.


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  • Santa Clara - Sancti Spiritus : 92 kmUne douce odeur de pancake me réveille ce matin... Des pancakes ??? Oui des pancakes au miel !! Quel régal ! Maria a pensé à tout pour me faire plaisir : jus de mangue, fruits frais, œufs brouillés, fromage, café... Et son sourire illumine la cuisine. C'est dur de partir ce matin. J'ai vraiment passé un super moment avec cette famille. Je prends tout de même la route, un peu plus tard qu'à l'accoutumé. Je sens très vite que ni les jambes ni la tête n'ont envie de couvrir une longue distance aujourd'hui. Je prends donc mon temps et me nourris des rencontres du bord de la route, comme Orlando, ce vendeur de guarapo, tout fier de me montrer sa presse à canne à sucre dans l'arrière boutique. Ou dame-pipi, cette femme incroyable qui a installé des toilettes dans son garage pour arrondir ses fins de moi. Les gens n'ont parfois pas grand chose matériellement parlant, mais ce qu'ils possèdent à l'intérieur vaut tout l'or du monde.

    J'entre dans Sancti Spiritus et je suis tout de suite séduite par cette ancienne ville coloniale. Comme à Remedios, les rues du centre sont pavées et l'ambiance est authentique. J'ai un vrai coup de cœur pour cette petite bourgade charmante et colorée.

    Santa Clara - Sancti Spiritus : 92 km

    Santa Clara - Sancti Spiritus : 92 kmSanta Clara - Sancti Spiritus : 92 km


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  • Les 15 premiers km ce matin ne sont pas vraiment intéressants mais les paysages que je traverse par la suite valent vraiment le détour : campagne paisible, champs cultivés et colorés, montagnes, le tout sous la lumière du matin, c'est splendide. C'est la vallée de los Ingenios, classée au patrimoine mondiale de l'UNESCO. Si aujourd'hui les cultures y sont variées, c'était auparavant le grenier à canne à sucre de Cuba.

    Sancti Spiritus - Trinidad : 98 km

    Sancti Spiritus - Trinidad : 98 kmSancti Spiritus - Trinidad : 98 km

    Sancti Spiritus - Trinidad : 98 km

    Sancti Spiritus - Trinidad : 98 kmSancti Spiritus - Trinidad : 98 km

    Au petit village de Manacas Iznaga, une tour permet d'avoir une vue imprenable sur toute la vallée. Elle servait autrefois de mirador pour surveiller les esclaves travaillant dans les champs de canne à sucre.

    Sancti Spiritus - Trinidad : 98 kmJ'arrive à Trinidad en milieu de journée, et je prends sans attendre la direction de la péninsule d'Ancon pour une après-midi farniente à la plage. Entre deux baignades je fais la connaissance de Federico, un explorateur Portugais. Nous discutons une bonne partie de l'après-midi puis nous nous donnons rendez-vous pour manger ensemble le soir. Comme nous n'avons ni internet ni téléphone, nous fixons un rendez-vous à l'ancienne, telle heure, tel endroit.

    Avant de retrouver Federico, je me promène dans Trinidad au coucher du soleil. C'est très joli mais l'hyper centre est truffé de touristes, alors on se voit proposer des restaurants, des souvenirs, des excursions tous les 3 mètres. C'est dommage, ça gâche le charme de la cité.

    Sancti Spiritus - Trinidad : 98 km

    Sancti Spiritus - Trinidad : 98 kmSancti Spiritus - Trinidad : 98 km

     Je rejoins ensuite Federico, au lieu et à l'heure convenus. Comme quoi on peut se passer de téléphone portable... Nous allons manger dans un restaurant un peu à l'écart de la zone touristique. Ensuite, nous allons boire un daiquiri, la boisson favorite d'Hemingway lorsqu'il venait chercher son inspiration à Cuba. Une grande première pour moi, c'est pas mal mais je préfère la pina colada !


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  • Le massif de l'Escambray : 50 kmJe vais passer une nuit supplémentaire à Trinidad pour avoir l'opportunité d'explorer le massif de l'Escambray en vélo mais sans les sacoches aujourd'hui. Cette chaine de montagne surplombe la ville et offre une vue imprenable sur la côte. C'est également un lieu où l'on peut trouver un peu de fraicheur quand les températures s'envolent au niveau de la mer. La végétation y est là encore luxuriante avec des bambous, des caféiers, des pins, des orchidées, des eucalyptus...

    Le massif de l'Escambray : 50 kmJe pars donc de bonne heure car dès les premières lueurs du jour il fait déjà chaud. J'entame la montée vers le parc national de Topes de Collantes. Je n'ai jamais vu des pentes aussi raides. La route est en très mauvais état et les dénivelés vraiment importants. Même sans les sacoches je peine à dépasser les 6 km/h et j'ai les cuisses qui chauffent. Je finis par arriver à Topes de Collantes après 25 km d'effort, mais ma déception est immense. Le parc naturel est réputé pour ses cascades, je rêvais d'un havre de paix au milieu de la forêt. Mais les agences locales en ont fait une exploitation touristique, l'accès à chaque cascade coûte 10 CUC et c'est un manège sans fin de bus plein à craquer.

    Le massif de l'Escambray : 50 kmDégoutée je repars en sens inverse. J'aurais au moins profité de la vue incroyable et j'aurais fait mon exercice quotidien. En redescendant, je dois me méfier de la pente importante qui m'entraine à vive allure, des virages serrés et des trous au milieu de la chaussée. J'ai mal aux mains à force de presser sur les freins. Je double un petit garçon sur son petit vélo. Il me rattrape et se tient à ma hauteur. Il me demande d'où je viens et ce que je fais ici à Cuba. Quand je lui dit que je fais le tour de l'île en vélo, il a des étoiles plein les yeux. Il adore le vélo, et je dois dire que vu l'environnement il a de quoi bien s'entrainer ! Nous arrivons à sa maison, sa maman m'invite à boire un jus d'ananas. Elle est toute fière quand je lui dis que son fils est un sacré cycliste. Elle aimerait pouvoir lui offrir plus tard l'opportunité de faire des études dans le sport mais c'est un peu compliqué à Cuba... Je lui souhaite de pouvoir réaliser ses rêves... Je discute un moment avec eux, finalement je préfère ça que les cascades pleines de touristes ! Je me lève pour repartir. Tout plein de gentillesse, le petit garçon me donne des oranges de son jardin pour que je mange en route. Quel adorable petit bonhomme !

    Arrivée à Trinidad, je rentre me doucher et je fais une petite sieste d'une heure. La montée m'a épuisée. Puis je pars errer dans les ruelles de la cité, en dehors du centre touristique. Ici je retrouve ce que j'aime à Cuba, les gens souriants qui discutent dans la rue, les bonnes odeurs de cuisine, le calme et la tranquillité.

    Le massif de l'Escambray : 50 km

    Le massif de l'Escambray : 50 kmLe massif de l'Escambray : 50 km

    J'achète une part de gâteau et du jus de fruit à une dame qui les vend à sa fenêtre. Un vrai délice. Comme quoi ça valait la peine de pédaler ce matin pour déguster de bonnes choses cet après-midi ! 

    Le massif de l'Escambray : 50 kmJe passe devant une école de salsa. J'ai toujours en tête d'apprendre à danser avant de quitter l'île. J'entre et je rencontre Marco, l'un des professeurs, qui me propose une heure de cours particulier. Musique battante, c'est parti pour une séance de petits pas et déhanchés. Autant pour les pieds j'intègre vite le rythme, autant pour les épaules je suis raide comme un robot, ce qui fait bien rire Marco. J'apprends les pas de base dans la bonne humeur, mission salsa accomplie !


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  • Trinidad - Cienfuegos : 80 kmCe matin Amaro et Railys me préparent un petit déjeuner bien énergétique pour me donner des forces. Ils appellent une amie à eux à Cienfuegos qui m'hébergera pour la nuit. Je quitte Trinidad sous un joli soleil. Les couleurs du matin sur la montagne sont superbes. La mer me tient compagnie une bonne partie de la route. Les voitures sont rares, c'est tellement agréable ! J'achète quelques bananes à une jeune fille sur le bord de la route, elles sont délicieuses. J'ai le vent de face sur la dernière portion de la route mais peu importe, je prends mon temps.

    Trinidad - Cienfuegos : 80 kmJ'arrive chez Natasha sur les coups de midi. Je pose mes affaires, prends une douche et pars en exploration. J'ai vite fait le tour, il n'y a pas grand chose à voir à Cienfuegos et les rues sont vides d'animation. Du coup je rentre et je profite d'un peu de temps libre pour planifier ma dernière semaine à Cuba. J'hésite encore sur l'itinéraire pour remonter à La Havane, je lis mon guide pour décider du programme. Je veux rouler le long de la baie des cochons, visiter le musée historique de la baie à Playa Giron et explorer les plages de la côte nord. Je trace un itinéraire sur la carte. Ca me laissera également quelques jours pour visiter la Havane.


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  • Cienfuegos - Guasasa : 85 kmJe suis réveillée ce matin par les vendeurs ambulants qui passent en vélo dans les rues pour vendre du pain, des gâteaux ou encore des fruits. "Pan de dulce, pan de dulce !" hurle l'un d'eux d'une voix tonitruante. Il ne fait pas encore jour, mais je me lève quand même car une longue journée m'attend. Je veux rouler jusqu'à Playa Giron, l'entrée de la baie des cochons. J'ai environ 110 km à parcourir dont la majeure partie sur un chemin sablonneux, le long de la côte. J'ai lu dans un livre datant du début des années 2000, "Cycling Cuba", que ce chemin était déconseillé aux cyclistes à cause du risque d'ensablement. Mais en cherchant sur internet, j'ai lu le blog d'un espagnol datant de 2012, qui écrivait que ce n'était pas si terrible. Je vais tenter ma chance.

    Cienfuegos - Guasasa : 85 kmJe quitte Cienfuegos sans difficulté et je me mets en quête du départ du chemin côtier qui, sur ma carte, part à travers champs à une dizaine de km de la côte. Ca, c'est la théorie. Mais en pratique, il y a des milliers de chemins qui partent à travers champs... Je n'ose pas demander aux locaux car je préfère éviter qu'ils sachent où je vais, seule, dans un endroit aussi isolé. Je change mes plans et décide de rouler jusqu'à la côte par la route et de rejoindre le chemin de là-bas. Ca doit bien communiquer. Arrivée à l'extrémité de la route, je vois en effet un chemin partir dans la bonne direction le long de la côte. Mon instinct a vu juste ! Je l'emprunte mais au bout de 500 mètres je tombe sur une base militaire. Je demande à tout hasard si je ne peux pas passer à travers mais les deux soldats de garde m'invitent gentiment à faire demi-tour. Je n'ai donc d'autre choix que de trouver le bon chemin à travers champs...

    Cienfuegos - Guasasa : 85 kmJe couvre de nouveau les 10 km à travers la campagne, et cherche quelqu'un en qui je puisse avoir confiance pour demander mon chemin. Dans l'idéal je cherche une vieille dame, mais il n'y a que des hommes qui travaillent dans les champs. Je passe devant une ferme, un homme en sort à vélo. Il a visage sympathique. Je le salue, il me salue en retour dans un grand sourire. C'est à lui que je vais demander ma route. Il m'invite à le suivre à vélo, le chemin me dit-il est à quelques centaines de mètres de là. Il me dit de faire attention aux épines et de ne pas quitter le chemin. Il me souhaite bon courage et me laisse partir.

    Cienfuegos - Guasasa : 85 kmJe refais les 10 km qui me séparent de la côte, sur le bon chemin cette fois-ci. C'est un peu sablonneux c'est vrai, mais rien de bien méchant. Je n'ai pas de pneus spéciaux, et à part 2 ou 3 glissades incontrôlées, cela ne me pose aucun inconvénient. Ce chemin est superbe, éloigné de tout. Seul le bruit des vagues m'accompagne. Le chemin longe la côte à travers une forêt d'épineux. Et c'est bien là le problème : les épines. Je crève une première fois de la roue arrière. Je change la chambre à air et je repars. Dix minutes après, je crève de la roue avant. Je change la chambre à air, c'est ma dernière de rechange. Après il faudra réparer avec les rustines, ce qui prend un peu plus de temps... Je vais crever 3 fois de plus, épuisant ma patience et mon stock de rustines.

    Cienfuegos - Guasasa : 85 kmJ'arrive dans le petit village de Guasasa, perdu au milieu de ce chemin infernal. J'ai encore crevé mais je n'ai plus de rustine pour réparer. Deux hommes sont assis devant la salle de télévision du village. Je leur demande si à tout hasard ils n'auraient pas des rustines. Ils m'envoient chez Noël et Minerva, qui eux pourront m'aider. Lorsque je frappe à la porte, Minerva m'ouvre avec un grand sourire. En effet son mari a de quoi m'aider mais il n'est pas là, et elle ne sait pas où sont rangées les rustines. Noël est en mer, il chasse au harpon. Elle me propose de l'attendre ici. Je n'ai de toute manière pas d'autre choix.  

    Cienfuegos - Guasasa : 85 kmEntre les erreurs de navigation ce matin et toutes les crevaisons, il est déjà 15h. Je n'ai presque pas manger de la journée, alors quand Minerva me propose un peu de pain et de poisson, je ne dis pas non. Elle me prépare une belle assiette avec le produit de la pêche d'hier. Puis elle m'emmène à travers le village pour me montrer la préparation des coquillages. Les habitants de Guasasa pêchent beaucoup pour leurs propres besoins mais également pour vendre poissons et coquillages à Playa Giron et ainsi acheter viandes, fruits et légumes à la ville. Je découvre un tout autre monde en arpentant l'unique chemin qui traverse les quelques maisons du village. 

    Noël, surnommé el Chino à cause de ses yeux en amande, rentre de la pêche peu avant la tombée de la nuit avec des langoustes, des siguas, un poulpe et quelques poissons. Il est trop tard pour repartir maintenant alors Minerva me propose de dormir chez eux, dans la chambre de leur fille qui n'est pas là la semaine, elle est en internat à Playa Giron. Une fois mes affaires installées, nous allons voir le retour de la pêche d'autres habitants du village sur le petit port.

    Cienfuegos - Guasasa : 85 km

    Cienfuegos - Guasasa : 85 kmCienfuegos - Guasasa : 85 km

    Cienfuegos - Guasasa : 85 km

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    Puis el Chino m'aide à réparer le vélo pendant que Minerva prépare le diner. Ces gens sont incroyables. Ils n'ont pas grands choses mais le peu qu'ils ont, ils le partagent avec moi.

    Cienfuegos - Guasasa : 85 kmUne fois la chambre à air réparée, nous passons à table. Au menu ce soir, langouste et siguas ! Je suis aux anges. Nous discutons beaucoup, ils sont contents d'avoir une hôte du bout du monde. Ils me parlent de leur vie ici. Il n'y a ni électricité ni eau courante dans le village, un générateur commun fournit de l'énergie de 18h à minuit. Pour l'eau, il y a une source d'eau douce dans la forêt et un puits dans le jardin. Minerva travaille comme animatrice culturelle à l'école du village. L'école compte 8 écoliers, 2 maîtresses et une animatrice culturelle donc. Noël quant à lui est gardien de nuit à l'école... Gardien de nuit... je me demande vraiment pourquoi...

    Cienfuegos - Guasasa : 85 kmJe passe une soirée extraordinaire avec mes hôtes. Après le repas nous allons rejoindre d'autres habitants pour discuter. J'aime cette ambiance de convivialité et d'entraide qui règne ici. Evidemment mon arrivée dans le village n'est pas passée inaperçue et je suis au centre des discussions de la soirée. Chacun me pose des milliers de questions. C'est incroyable. Ils veulent me montrer la vie du village, ils m'invitent pour une partie de pêche, ou encore une partie de dominos. Je vis un moment hors du temps. Une fois de plus aujourd'hui, j'ai eu quelques petits tracas, d'orientation d'abord puis des ennuis mécaniques avec toutes ces crevaisons ensuite, mais ce que j'ai trouvé ici m'a très vite redonné le sourire. Si je n'avais pas eu de problème j'aurais traversé le village sans même m'arrêter. Et j'aurais raté ces moments insolites. Je ne sais pas si le hasard existe, mais si c'est le cas, il fait vraiment bien les choses...


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  • Journée off à GuasasaHier soir avant de me coucher Minerva et Noël m'ont proposé de rester une journée de plus avec eux. Je ne suis pas pressée, j'aime cet endroit, ces gens... Alors j'ai accepté. Avec Noël, nous allons chercher le pain à la communauté pour le petit déjeuner pendant que Minerva prépare le café. Puis nous partons tous les 3 sur la mobylette à 3 roues de Noël pour une petite promenade en forêt pendant laquelle Minerva me donne un cours de botanique des plantes endémiques.

    Journée off à GuasasaPuis nous rentrons au village. Ici, tout est calme, serein, hors du temps. Guasasa est presque coupé du monde, seul un bus passant 2 fois par jour le relie à Playa Giron, à 5h30 le matin et 20h le soir. Il y a un petit magasin dans le village pour l'essentiel : le riz, le café, les œufs, le savon et... le rhum ! Il y a également une salle de télévision commune qui fonctionne au heures d'allumage du générateur. L'activité principale est la pêche, mais également persiste ici une activité d'antan, la fabrique du charbon de bois.

    Journée off à GuasasaNous allons ensuite jouer aux dominos. Minerva me prend pour coéquipière. En attendant notre tour, j'essaie de me souvenir des règles, ça doit faire au moins 20 ans que je n'y ai pas joué ! Je regarde les autres joueurs claquer leurs dominos sur la table, ça joue vraiment sérieux... C'est notre tour. J'avertis nos adversaires que je suis débutante, mais je crois que j'aurais pu m'abstenir de cette petite précision, je fais perdre mon équipe en moins de 2 minutes dans un fou rire général. Il y a des subtilités que je n'ai pas du saisir... Du coup je vais rejoindre les enfants sur la plage pour faire des châteaux de sable, ça c'est dans mes cordes !

    Journée off à GuasasaEn fin d'après-midi, Noël me propose de chausser palmes, masque et tuba pour observer les poissons. Nous partons donc tous les deux, il me montre également les coquillages que nous avons mangé hier soir et ceux qui nous attendent pour le diner. Nous rentrons retrouver Minerva qui est en train de préparer un poulpe et des escargots de mer. Nous mangeons puis nous allons voir un match de baseball à la salle télé. C'est Pinar del Rio contre une équipe de La Havane. Le baseball est très populaire à Cuba.

    Journée off à GuasasaAprès la victoire de La Havane, nous revenons à la maison. C'est l'heure pour moi de dire au revoir à Noël car il prend le bus de 5h30 demain matin pour Playa Giron, puis il se rendra ensuite à Jaguey Grande. C'est aussi m destination pour demain, alors je lui dis de me faire un petit coucou sur la route quand il me croisera. Les adieux sont émouvants. Les yeux au bord des larmes, Noël me remercie de ma visite, d'être resté avec eux et d'avoir partagé un moment de leur vie. Je n'oublierai jamais ce que j'ai vécu ici, et c'est le cœur gros que je pars me coucher.

     


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  • Guasasa - Jaguey : 95 kmC'est le cri du cochon qui me tire du lit ce matin. Minerva et Noël le font grossir jusqu'au Nouvel An, ils le tueront pour célébrer le passage en 2015. Ils ont également quelques poules et un chien. Je rejoins Minerva dans la cuisine qui m'y attend avec un grand sourire, du café, du chocolat chaud, un sandwich à la viande de porc (le cochon de l'année dernière?) et du jus de goyave. Après ce petit déjeuner, il est tant pour moi de reprendre la route. Minerva pleure à chaudes larmes et j'ai du mal à contenir les miennes. J'ai vécu une expérience incroyable ici à Guasasa avec ces gens si charmants. Je pars, les jambes légères mais le cœur lourd.

    Guasasa - Jaguey : 95 kmLe chemin est en meilleur état de ce côté, je n'aurais pas de crevaison à déclarer. J'arrive à Playa Giron, toujours plongée dans mes pensées. Playa Giron marque l'entrée de la baie des cochons. Avant d'aborder le côté historique du lieu, je profite de la superbe plage qui donne sur la mer des Caraïbes. Cocotiers, sable blanc, eau turquoise... Magnifique ! Je fais une petite pause fruits dans ce décors de carte postale.

    Guasasa - Jaguey : 95 kmPuis je me rends au musée de Playa Giron qui relate les évènements du débarquement de la baie des cochons. A la suite de la victoire de la révolution cubaine et de la prise de pouvoir par Fidel Castro en 1959, Cuba mène une politique économique défavorable aux intérêts américains. Entrainés aux Etats-Unis par la CIA afin de renverser le pouvoir castrique, environ 1 400 exilés cubains débarquent à la baie des cochons. Cette opération est un échec complet et une humiliation internationale pour les Etats-Unis.

    Guasasa - Jaguey : 95 kmAprès cette visite, je remonte le long de la baie des cochons. Je roule entre ce bras de mer et une zone marécageuse. Tout le long de la route entre Paya Giron et Jaguey Grande, des monuments sont érigés en mémoire aux hommes tombés ici au combat. Le soleil tape fort cet après-midi mais une petite bise me rafraichit. Je traverse Playa Larga, le petit village à l'autre extrémité de la baie, puis je continue ma route en direction de Jaguey Grande. Je guette les voitures que je croise dans l'espoir de voir Noël mais rien. J'ai du le raté lors d'un arrêt.

    Guasasa - Jaguey : 95 kmJ'arrive à Jaguey Grande en fin d'après-midi. Je rentre dans la ville et j'entends quelqu'un crier mon nom. Je m'arrête, un monsieur s'avance vers moi. Je ne le connais pas, mais lui apparemment me connaît... Etrange... Il me dit qu'il a une casa particular, que Noël est venu le voir ce matin pour lui parler de son amie française qui allait arriver ce soir et qui avait besoin d'un endroit pour passer la nuit. Enorme ! Je suis donc mon nouvel hôte jusqu'à sa demeure. Sa femme et lui me réserve un accueil de princesse, Noël ayant donné l'ordre de bien prendre soin de moi. C'est complètement improbable comme situation, quelle gentille encore à mon égard !


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  • Jaguey Grande - Varadero : 86 kmJe quitte Jaguey Grande ce matin en direction de Varadero. Varadero est à Cuba ce que Cancun est au Mexique, une station balnéaire construite de toute pièce pour accueillir le tourisme de masse dans des hôtels aux formules tout inclus. Tout ce que je déteste à priori, mais je suis curieuse de voir cette presque-île et ses 20 km de plage de sable blanc. J'explore la péninsule en vélo : des hôtels, des marchés d'artisanats, des bars et des restaurants. Et des touristes, beaucoup de touristes. Je me sens bien loin de l'authenticité cubaine.

    Jaguey Grande - Varadero : 86 kmJe me pose sur la plage pour observer la seule chose qui trouvera ici un intérêt à mes yeux, la partie de pêche des pélicans. Ils volent au ras des vagues, prennent de la hauteur pour repérer les poissons, et dans un geste précis plongent pour attraper leur proie. Fascinant. Le soir je trouve un petit restaurant et une délicieuse Pina Colada. Varadero n'aura pas trouvé grâce à mes yeux, mais il en faut pour tous les goûts !


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  • Varadero - La Havane : 146 kmPour rejoindre La Havane depuis Varadero, j'emprunte la route qui longe la côte nord de l'ile. Des falaises laissent placent ici et là à des plages de sable blanc. Je peine un peu dans les montées à cause d'une douleur dans le genou gauche qui s'est réveillée il y a deux jours. Il est tant de mettre l'organisme au repos ! Je savoure cette dernière journée de vélo, m'arrêtant ici et là pour admirer un paysage, profiter d'une ambiance rurale, déguster un dernier refresco...

    Varadero - La Havane : 146 kmA Jibacoa je rencontre Alberto avec qui je fais un petit bout de chemin. Il est guide touristique et passionné de vélo. Il me fait une vraie visite guidée de la côte. Il me montre des raccourcis pour éviter de grimper les collines et me pousse quand ça monte un peu. Comme c'est mon dernier jour de voyage à vélo, il me dit que nous devons célébrer ça. Il m'invite dans un petit bar de bord de route à boire une Pina Colada... sans alcool ;-). Puis nos chemin se sépare, il me souhaite bonne chance pour la fin et me conseille de faire attention au trafic en arrivant à La Havane.

    Un peu plus loin je croise 4 cyclotouristes, 2 Tchèques et 2 Slovaques. Nous nous arrêtons pour discuter un peu. C'est leur premier jour de voyage, alors je leur fait pars de mon expérience et réponds à leurs nombreuses questions sur que voir - que faire - par où passer - où dormir. Pour me remercier, ils tiennent à ce qu'on partage le pot de l'amitié. Alors comme ça, sur le bord de la route, ils sortent un bol et une bouteille de rhum et nous partageons le breuvage. Ca remonte ! Je remonte en selle, je suis à 20 km de La Havane... Enfin j'aperçois le port ! Le trafic est moins important que je l'imaginais, je me faufile facilement jusqu'au malecon. Ca y est j'ai fini la boucle !

    Varadero - La Havane : 146 km

    2470 km et des souvenirs pleins la tête...


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