• Après cette semaine riche en rencontre et en découverte à Bali, je me suis envolée pour une autre île de l'archipel indonésien, Java. Le rendez-vous était pris à Jakarta avec Lucile, une amie de Paris, le dimanche 1er Septembre.

    Java : JakartaArrivée la veille, j'avais donc toute une journée à passer à Jakarta, ce qui ne m'enchantais guère car je ne savais pas trop comment m'y prendre pour parcourir cette gigantesque mégalopole surpeuplée et polluée. Mais c'était sans compter sur ma petite étoile qui veille sur moi depuis le début de ce voyage ! En effet, en marchant dans la rue à la recherche d'un endroit où passer la nuit, un jeune homme en scooter m'a abordé pour me saluer et me demander d'où je venais. J'ai pris le temps de lui répondre, et nous avons discuté ainsi un bon quart d'heure. Très avenant et sympathique, Sam vit à Jakarta depuis sa tendre enfance et connaît la ville comme sa poche. Il m'a proposé spontanément de me la faire découvrir en scooter le lendemain. J'ai accepté et nous sommes partis le lendemain matin pour le Monument Nasional (Monas), une grande colonne surmontée d'une flamme symbolisant la liberté et la république. Haute de 123m, elle offre une vue imprenable sur toute la ville. Après cette ascension, Sam m'a emmené déjeuner dans un de ses warangs préférés. Dans la rue juste devant il y avait un défilé en l'honneur de Confucius. Nous nous sommes mêlés à la foule, dansant et riant de bon cœur. Puis nous avons visité le vieux Jakarta avant de nous rendre dans un écomusée retraçant les us et coutumes de l'archipel, et exhibant des habitations traditionnelles.

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    Le soir à 23h j'ai retrouvé Lucile et 3Java : Jakarta grosses plaquettes de chocolat (merci Solenne!!) à l'aéroport, qui après ses 20h de voyage avait sûrement besoin d'une bonne nuit réparatrice. Fort heureusement j'avais pris soin de réserver 2 lits dans une auberge de jeunesse tout près de la gare où nous devions prendre notre train pour Yogyakarta le lendemain matin à 8h30. Mais c'était sans compter sur ma chance légendaire (tu as pu y goûter plusieurs fois pendant ce voyage, n'est-ce pas Lucile!), une fois arrivées à l'auberge un seul lit restait libre, ils avaient fait une erreur dans leur système de réservation. Toute confuse la responsable nous a proposé de nous installer un lit dans la salle télé, et finalement ayant tant de choses à se raconter et vu l'heure avancée (1h du matin), nous avons décidé de rester toutes les deux dans le salon à papoter. Première nuit blanche...


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  • Java : YogjakartaAprès une nuit blanche papotage, une bonne douche chaude et un délicieux petit déjeuner, nous sommes parties en direction de la gare pour prendre le train pour Yogjakarta. Très bien installées, nous étions prêtes pour observer la campagne Javanaise pendant 8h... et dormir un peu aussi. Dehors les paysages défilaient, des villages, des rizières, des montagnes, des vallées... Finalement le trajet est passé vite, et nous sommes arrivées à Yogjakarta en fin d'après-midi. Nous avons exploré la ville en push-push, ce qui m'a rappelé mon job à Darwin. Mais cette fois ci ce n'est pas moi qui pédalait !

    Si Jakarta est la capitale administrative de Java, Yogjakarta en est la capitale culturelle. Le lendemain matin, nous avions prévu une visite de la ville, mais une rencontre à changer le cours de notre journée. Alors que nous marchions tranquillement en direction du Kraton, un homme aux cheveux grisonnants, le sourire aux lèvres, nous salua gentiment et nous invita à boire un café avec lui. Nous n'étions pas pressées, alors nous avons accepté. Un tapis installé par terre dans la rue nous a servi de salon, et nous avons commencé à discuter avec ce sacré personnage surnommé Beng-Beng. Calmement, il nous a raconté sa vie, ses tourments, comment lors d'un tremblement de terre il avait tout perdu et se croyait fini, et comment sa bonne étoile l'a remis sur pied et lui a redonné goût à la vie. Il se nourrit des rencontres avec les autres, s'enrichissant de sourires plutôt que de pièces de monnaie. Sa philosophie m'a plu, aussi nous avons décidé de lui faire confiance lorsqu'il nous a proposé de nous faire découvrir les facettes secrètes de la campagne environnante...

    Java : YogjakartaBeng-Beng se déplaçant en scooter, il a pris Lucille derrière lui et j'ai loué un scooter pour les suivre. Je n'en avais jamais vraiment conduit, j'ai donc eu droit à une petite leçon particulière dans une ruelle avant de prendre la route. Démarrer, accélérer, freiner. Finalement c'est comme un vélo sans pédale... Nous démarrons, et je n'avais pas fait 2 mètres que mon scooter s'est arrêté net. Panne d'essence ! Je suis retournée au magasin de location en poussant le scooter, le gars a un eu rigolé en me voyant revenir... Mais quand je lui ai donné la raison de la panne, et après qu'il est tout de même vérifié (oui je suis une fille, on ne sait jamais...) il s'est confondu en excuses et m'a donné une autre machine. J'ai retrouvé Beng-Beng et Lucille, et roues dans les roues nous nous sommes lancés dans la traversée de la ville. Je me suis accrochée au guidon plus d'une fois, le code de la route étant légèrement différent de chez nous à priori... En fait je n'ai jamais compris qui avait la priorité, je crois que c'était à celui qui s'imposait !

    Notre première étape a été la visite à uneJava : Yogjakarta petite communauté de personne fabriquant des masques traditionnels. Plusieurs familles vivaient et travaillaient ainsi ensemble. Les enfants étaient tout contents d'avoir de la visite, ils rigolaient et voulaient des photos avec nous, ce qui faisaient également rire leurs mamans. Ici, les tâches étaient bien réparties : les hommes coupaient le bois et sculptaient les masques, les femmes les peignaient.

    Java : YogjakartaNous avons repris la route pour marquer un arrêt dans une rizière où des villageois s'affairaient à la récolte. Pendant que les uns coupaient les tiges, les autres les battaient pour en récolter les grains. Ni une ni deux, nous les avons aidé un moment. Quel dur labeur ! Eux faisaient ça à longueur de journées, avec le sourire... Je crois que je ne regarderais plus un paquet de riz de la même façon...

     

    L'étape suivante était un petit village vraiment isolé, très pauvre. Des hommes travaillaient dans un champ de canne à sucre quand nous sommes arrivés. L'un d'eux est venu nous saluer avec le sourire, et a posé des questions sur nous, notre voyage. Comme il ne parlait pas anglais, Beng-Beng nous a servi d'interprète. Il nous a offert des cannes à sucre fraîche à manger, un vrai délice. Nous avions du sucre qui ruisselaient partout sur nos bouilles, mais c'était trop bon ! Puis Beng-Beng a expliqué à l'homme que nous étions en Indonésie pour gravir des volcans. Il nous a dit que la tradition ici pour avoir de la force et du courage était de boire du sang de serpent, que lui en buvait souvent quand il était jeune pour aider son père aux champs. Il nous a conduit dans sa maison où il détenait plusieurs serpents captifs. Il a sorti un cobra royal et a commencé à jouer avec. Je me suis recroquevillée dans ma chaise, tandit Lucille a carrément fuit à l'autre bout de la pièce. Puis il a attrapé un autre serpent, inoffensif selon ses dires. Il me l'a tendu, je l'ai effleuré du bout des doigts, j'avais si peur ! Lucille est revenue et a chopé le serpent à pleines mains. Elle a joué avec, j'étais vraiment impressionnée ! Bon, j'ai pris mon courage à deux mains, et le serpent par la même occasion. Tant qu'il regardait de l'autre côté ça allait, mais dès qu'il tournait sa tête vers moi et me regardait avec ses yeux de vivipare féroce en agitant sa langue bifide je faisais tout de suite moins la maline. Puis l'homme a sacrifié le cobra royal pour nous offrir son sang. Il a coupé la tête du serpent et l'appétit de Lucille, a vidé le sang dans une tasse, puis il a enlevé la peau et retiré le cœur encore battant. Il a ensuite prélevé des nerfs et le foie qu'il a ajouté dans la tasse. Il nous a tendu le breuvage. Lucille a passé son tour. C'était traditionnel, alors je me suis lancée. J'ai bu le sang, gobé le foie et les nerfs, puis j'ai bu un grand verre d'eau pour passer le goût. L'homme nous a offert la chair du serpent, que nous avons fait cuisiner le soir dans un restaurant. C'était délicieux !

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    Le lendemain, nous avons retrouvé Beng-Beng pour visiter les deux fameux temples aux environs de Yogjakarta, un temple bouddhiste d'abord, Borobudur, et un temple hindouiste, Prambanan.

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  • Ascension du MerapiAprès avoir passé la journée à visiter les temples, nous nous sommes reposées un peu car nous avions l'ascension du Merapi programmée  un peu plus tard dans la nuit. Un chauffeur devait venir nous chercher à 22h pour nous conduire au petit village de Selo, à 2h de route, au pied du géant de feu. Le Merapi est l'un des volcans les plus actifs et les plus surveillés d'Indonésie, et pour cause. Une éruption pourrait être une catastrophe pour la grande ville de Yogjakarta, toute proche, mais aussi pour tous les petits villages environnants.

    Arrivées à Selo, nous avons fait la connaissance de notre guide, Sony, et du reste du groupe,Virna et Marco, 2 italiens, autour d'un bon café bien chaud. Le froid était tombé avec la nuit. Nous étions alors à 1000m d'altitude, et le sommet était à  2900m. Il risquait de faire un froid polaire en haut !

    Vers 1h l'équipage s'est mis en route. La traversée du village était déjà très pentue, un vrai casse-patte ! Une demi-heure plus tard nous sommes arrivés en haut du village, sur le parvis de l'école, d'où nous avons emprunté un chemin terreux au milieu d'une forêt. Enfin je supposais que nous étions au milieu d'une forêt car la nuit était très noire, je ne voyais pas plus loin que le bout de ma lampe. Alors j'imaginais le paysage qui nous entourait.

    La montée était relativement raide, àJava : Ascension du Merapi plusieurs reprises nous avons du poser les mains pour grimper. Plusieurs fois notre guide a marqué de longues pauses, nous permettant de boire, de manger et de discuter entre nous pendant que lui s'endormait à l’abri du vent devenu glacial. Au niveau du plateau, avant la montée finale du cône, il nous a demandé à plusieurs reprises si nous voulions vraiment monter jusqu'au sommet. Oui nous le voulions ! Pendant plus d'une heure nous sommes montés dans la cendre du cône, avançant de 3 pas, glissant de 2. C'est pendant cet exercice éprouvant que notre guide s'est écroulé, respirant en hyperventilation. J'ai eu si peur ! Il avait le regard fixe, il était à bout de force. Nous l'avons couvert, lui avons donné à boire et à manger. Il a repris des couleurs et l'ascension au bout de 10 bonnes minutes, pour nous conduire dans cet enfer gris jusqu'au sommet. La pente était très raide et les crevasses nous entouraient. Nous sommes parvenus au sommet juste avant le lever du jour, pour un spectacle vraiment magique.  

    Java : Ascension du MerapiNous étions sur la crête du cratère, des fumerolles dansaient en contre bas. Face à nous une gigantesque mer de nuage laissait percer quelques hauts sommets de l'ile. Le jour se levait peu à peu, illuminant les pentes du volcan pour nous faire découvrir le paysage incroyable qui nous entourait. Le froid était saisissant, nous avions les mains et le bout du nez gelés. Mais la beauté du paysage qui s'offrait à nous nous faisait oublier ce petit désagrément.

    Il était maintenant temps de redescendre.Java : Ascension du Merapi Sony avait fini de se réveiller et était tout sourire maintenant. Il est descendu en courant dans la cendre du cône, nous l'avons très vite imité. C'était vraiment amusant ! Emportée par la pente, je me suis pris une belle gamelle, mais amortie par la cendre j'ai surtout fait une belle glissade sur les fesses. Arrivés au plateau, nous avons entamé la descente à travers la forêt. La encore c'était sublime, et le soleil chauffait bien à présent. Nous marquions quelques pauses boissons pendant lesquelles nous luttions tous pour ne pas nous endormir. Peu avant d'arriver à Selo, nous avons rencontré des villageois montés sur les pentes du volcan pour venir chercher du fourrage pour leurs animaux. Chargés de bottes de plus de 50kg sur leur dos, ils descendaient devant nous en discutant, riant. Impressionnant. Nous avons traversé des champs de tabac, de thé pour finalement arriver à la maison de Sony où nous attendaient un bon café et un gros pancake à la banane !

    C'était une très belle ascension, assez physique, mais la vue au sommet valait toutes les peines du monde...


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    Java : Bromo

    Pour se rendre sur le site du volcan Bromo depuis Yogjakarta, il faut d'abord affronter 10h de bus, qui peuvent s'avérer épique. Je pense que notre chauffeur était un ancien pilote de F1 à la retraite reconverti en chauffeur de bus javanais. Il zigzaguait sur les files, doublant à droite, à gauche, sur le trottoir... J'ai dormi pour ne pas voir ça !

    Arrivées à Ceremo Lawang en début de soirée, nous avons pris la décision de ne pas prendre de chambre et de passer une nouvelle nuit blanche, avec un départ pour l'ascension du mont Penanjakan à 2h du matin. Ce mont, stratégiquement placé face au Bromo, offre un spectacle époustouflant au lever du soleil. Le seul problème, c'est qu'il faisait vraiment très froid. Nous nous sommes réfugiées dans un premier temps dans un warang servant des petits plats typiques vraiment délicieux et du thé bien chaud. La patronne des lieux étaient une vraie crème, nous avons passé une excellente soirée. Mais il n'était que 10h lorsque le warang a fermé, nous avons donc trouvé refuge dans le canapé de l'accueil d'un hôtel en attendant 2h.

    A 2h, emmitouflées dans nos coupe-vent et armées de nos frontales, nous nous sommes lancées dans la nuit noire sur les pentes du mont Penanjakan. Nous étions seules dans la montagne, seul le bruit de nos pas retentissait. Après deux heures de montée, quelques litres d'eau et quelques gâteaux, des bruits assourdissants de moteur ont commencé à retentir. Nous sommes alors parvenues au bout du chemin, sur une route bondée de scooters et de jeeps ! Plus d'une centaine de véhicules s'amalgamait au sommet pour déposer leur lot de touristes. C'était incroyable, comme disait Lucille, on se serait cru à Disneyland. Des touristes dans tous les sens, des échoppes de vente de boissons chaudes, de nourritures et de souvenirs partout, des loueurs de manteau... Nous étions écœurées... Tant bien que mal nous nous sommes faufilées dans cette marée humaine pour atteindre le point de vue.

    Aux premières lueurs du jour, l'incroyable spectacle qui s'est offert à nos yeux nous a fait oublier notre déception. Le volcan Bromo a surgit de la nuit, fumant tranquillement, tandis qu'en toile de fond le volcan Semeru explosait rageusement. C'est une des plus belles vues qu'il m'a été donné de voir.

    En redescendant par notre petit chemin tranquille, pendant que les jeeps emmenaient les touristes sur les pentes du Bromo, nous avons trouvé plusieurs points de vue magnifique, isolés et sans personne. A Cerumo Lawang, nous avons pris un bon petit déjeuner au warang de notre nouvelle amie, avant de nous lancer nous aussi à l'ascension du mont Bromo, à présent désert. La marche d'approche au milieu de la plaine lunaire nous laissera un souvenir mémorable, tant par sa beauté que pour toutes les bêtises qu'on a pu s'y raconter !

    Java : Bromo


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  • Java : Kawah IjenAvant de quitter Java, nous voulions gravir un dernier volcan, différent de ceux que nous avions vu jusqu'à présent car en pleine exploitation de souffre. En effet, chaque nuit, des dizaines et des dizaines d'hommes gravissent les pentes du Kawah Ijen et descendent dans le cratère pour en extraire cette roche jaune. Les conditions y sont déplorables, et la pénibilité maximale. En effet, ces hommes travaillent dans les vapeurs de souffre toxiques sans masque et portent de lourdes charges sur leur dos, leur causant des déformations importantes. En discutant avec l'un d'eux, j'ai appris qu'il gagnait 7 000 rp par kilo, ce qui correspond à 5 centimes d'euro. Un bon mineur porte 150 kg par nuit (en 2 aller-retour, soit 16km, petite note en sac à dos et en montant vite on a mis 1h à l'aller...), soit 7,5 euros par jour. S'il travaille tous les jours il gagne 225 euros par mois...

    Nous sommes montées en pleine nuit pourJava : Kawah Ijen assister à un phénomène naturel et uniquement visible dans la nuit noire, les « blue fire », des lumières bleues dues à la réaction entre le sulfure et l'air dans le cratère.

     

     

    Java : Kawah IjenPuis, nous sommes redescendues pour arriver au petit matin à notre bus. Nous partons voir le lac maintenant ? Le lac ? Mais il était dans le cratère ! Guide en mousse ! Tu n'aurais pas pu nous le dire plus tôt ?? Nous sommes donc parties pour une seconde ascension...

     


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