• A mon arrivée à Darwin, j'ai passé la première semaine chez Brad, rencontré sur un site de cyclotourisme. Il n'habitait pas Darwin même mais Palmerston, située à 20 km. Cette ville a été construite de toute pièce en 1974 pour reloger les sinistrés du cyclone Tracy.

     Brad est un amoureux du vélo et des voyages. Nous avons passé de longues soirées à échanger et à rêver d'ailleurs... Il a pour projet de traverser les Amériques du Nord au Sud. Un sacré défi ! Le premier soir il m'a accueilli avec un barbecue d'entrecôtes de bœuf bien saignantes, un vrai délice !  Chez lui, il a une chambre d'amis pour les cyclistes où chacun peut laisser des affaires ou des outils dont il n'a plus besoin mais qui pourraient servir à quelqu'un d'autre.

     J'ai profité de la sérénité de sa jolie maison pour me reposer et réfléchir à la suite de mon voyage. Je ne savais plus trop quelle couleur donner à mon voyage, j'avais accompli ce que j'avais envie d'accomplir, j'avais vécu l'aventure que j'avais envie de vivre... Et mes proches me manquaient terriblement... 4 mois de voyage, sans parfois aucun contact, ça commençait à faire long ! J'ai décidé de rester un peu à Darwin, histoire de me remettre sur pied moralement et financièrement. J'ai cherché un travail un lundi, je commençait le mercredi. J'allais être taxi-driver... en vélo !


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  • Après avoir pris la décision de rester à Darwin et de travailler ici, j'ai commencé à regarder les petites annonces un lundi. Je n'avais pas envie de travailler dans ma spécialité, je préférais trouver un job atypique pour découvrir d'autres horizons. Et côté job atypique, à Darwin, il y a de quoi faire ! Ainsi, j'aurais pu laver les voitures en bikini, être serveuse en tenue de Catwoman ou encore femme de ménage sur un bateau. Mais j'ai choisi de devenir taxi-driver à vélo, histoire de garder le rythme. J'ai passé l'entretien le mardi pour commencer le mercredi.

     Mon nouveau bolide s'appelle Pedicabs. Je peux transporter jusqu'à 3 personnes, en musique, car le vélo est équipé d'une sono.

    Au boulot!C'est un travail de nuit. Le principe, je loue le vélo à la compagnie et ensuite je suis complètement indépendante. Je dois juste travailler minimum 5 nuits par semaine, entre 18h et 6h, à moi de choisir mes jours et mes horaires, mais plus je roule et plus je gagne d'argent. Tout l'argent que je récolte auprès de mes passagers est pour moi. Je n'ai pas de salaire, à moi de pédaler pour rembourser dans un premier temps la location puis faire du profit.

     J'ai commencé par me faire des compilations de musique pour attirer les gens. La nuit, il y a deux types de passagers : les couples et les potes. J'ai fait une liste de lecture avec toutes mes musiques de loveuse pour les premiers, et mes musiques de clubbeuse pour les seconds.

     Deuxième étape, le repérage de la ville. Darwin n'est pas bien grande et tout est rectiligne, c'est donc assez facile de s'y orienter. J'ai juste appris les noms et emplacements des bars, boites et hôtels.

     Étape suivante, l'attitude à avoir sur leAu boulot! vélo. Je me suis vite rendue compte que les gens sautaient parfois dans le Pedicabs non pas tant pour aller quelque part mais plutôt pour passer un bon moment. Plus tu souris, plus tu danses sur ton vélo, plus tu attrapes des clients. Il faut juste rester prudente, un travail de nuit à la sortie des bars signifie que les gens sont parfois bien imbibés... Pas toujours simple à gérer !

     

    J'ai eu des expériences inédites à faire ce job. J'ai découvert le monde de la nuit à Darwin, sa bonne humeur, ses festivals, ses retours de marins au port, ses bagarres...

    Au boulot!J'ai fait de jolis rencontres avec des passagers supers adorables comme Zack et Tyron qui m'ont fait découvrir leurs univers musicaux le temps d'un trajet. J'ai sympathisé avec une petite mamie aborigène, Grace (la réincarnation de mon vélo???), qui m'achetait régulièrement des tours de ville avec en musique de fond « Sexual Healing » de Marvin Gay. Elle me racontait sa vie et rigolait à l'arrière de mon Pedicabs quand elle était sobre, et m'hurlait dessus et me frappait quand elle avait bu. Ah les méfaits de l'alcool...

    Un soir un peu calme je me suis stationnée devant Aaron qui jouait de la guitare dans la rue pour le plaisir. Je l'ai écouté puis je suis descendue chanter avec lui « Pretty Woman », ce qui a été le début de notre amitié.

    Il y avait aussi les chauffeurs de taxi et les mecs de la sécurité des bars qui veillaient sur les riders, nous offrant à boire, à manger ou éloignant les passagers désagréables.

    Et puis il y avaient les autres riders, une vraie famille.

    En bref à ce petit jeu mes mollets d'acier et mon sourire ont été un réel atout, en 1 mois j'ai gagné l'équivalent de 5 fois mon salaire d'ingénieur d'étude à l'INSERM... De quoi profiter du reste de mon voyage !


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  • A Darwin, je me déplaçait exclusivement à vélo. Mais un soir, alors que je l'avais pourtant cadenassé, on m'a volé mon vélo. Grace s'est volatilisée dans la nature...  

    J'ai pris cette disparition soudaine avec philosophie. Certes c'était un beau vélo, avec qui j'avais traversé l'Australie. Mais ce n'est qu'un vélo, quelque chose de matériel...

    Et puis j'hésitais à poursuivre mon voyage en vélo, j'y ai vu là un signe qu'il fallait peut-être que je m'en tienne là et que je parte à la découverte d'autres horizons d'une autre manière...


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  • Après avoir passé une semaine chez Brad, je suis partie chez Rob et sa fille Karlie que j'avais rencontré sur la route pendant ma traversée en vélo. Je les avais aidé à réparer leur 4X4 (ils avaient juste besoin d'eau pour le moteur, je ne suis pas devenue Mac Gyver!) et pour me remercier Rob m'avait invité à séjourner chez eux quand je serais sur Darwin. Je suis restée une semaine avec eux, pendant laquelle je leur ai fait découvrir des spécialités françaises telle que les cannelés et les escargots de Bourgogne. Après une petite appréhension devant la bête gluante, ils ont adoré !

    Le dimanche, comme j'étais de repos, Rob m'a emmené pêcher le crabe. Nous avons attelé son bateau et sommes partis en direction de l'Adelaide River. Après avoir mis le bateau à l'eau, Rob m'a suggéré de ne pas trop laisser les bras dehors, des crocodiles peuplant les eaux calmes de la rivière. Rassurant !

    Après quelques dizaines de minutes deLa pêche au crabe navigation, nous avons mis des casiers à l'eau et nous sommes partis voir l'embouchure de la rivière. Nous avons trouvé un endroit magnifique pour jeter l'ancre et pique-niquer sur les flots tranquilles. Puis dans l'après-midi nous sommes allés relever les casiers. Deux superbes crabes nous attendaient ! Rob les a cuisiner le soir, avec une petite sauce chili, un pur régal ! 


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