• Moa - Baracoa : 71 km

    Ce matin Pachi me tient compagnie pour le petit déjeuner. C'est un ancien mécanicien à la retraite. Il me parle de sa vie, de son service dans l'armée cubaine en Afrique pendant la guerre d'Angola. J'ai le droit à une leçon d'histoire en buvant mon café, Pachi m'explique que l'armée sud-africaine a voulu envahir l'Angola, et par solidarité pour le parti socialiste angolais, Cuba lui est venu en aide et a repoussé l'envahisseur. Par la suite, Cuba a aidé à mettre fin à l'apartheid en formant les révolutionnaires de la communauté sud-africaine noire.

    Moa - Baracoa : 71 kmAprès ce petit déjeuner culturel, je prends la route pour Baracoa. Pachi m'a mis en garde, la route est plutôt mauvaise. C'est vrai que ce n'est pas terrible mais en vélo c'est plus facile d'éviter les trous qu'en voiture. J'avance plutôt bien, jusqu'à ce qu'une averse tropicale me tombe dessus. En 30 secondes je n'ai plus rien de sec. Mais le soleil revient vite et je sèche en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. La route est vallonnée, caillouteuse et boueuse, mais je roule avec la mer à gauche et les montagne à droite, c'est superbe.

    Moa - Baracoa : 71 kmJe ne tarde pas à arriver au Parc National Alexander Von Humboldt, qui doit son nom au scientifique allemand qui découvrit cette partie de l'île et son incroyable écosystème en 1801. Ce parc est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO car il contient un nombre incalculable d'espèces animales et végétales. Ce qui frappe et fait plaisir ici, c'est que la nature règne en maitre, pas d’hôtel, pas de bunker. L’être humain est un simple invité, et les quelques villages que l'on rencontre aux abords du parc ne sont que des hameaux de quelques habitants dont les maisons sont construites grâce au bois du cocotier.

    Moa - Baracoa : 71 kmUne seconde averse tropicale pointe le bout de son nez, mais cette fois-ci j'ai le temps de m'abriter dans une cahute, invitée par un petit monsieur tout de vert vêtu. On dirait un Pygmée tant il est petit. Tout sourire il me fait la bise, normal. Puis il me parle, me parle, me parle, on ne l'arrête plus! Je crois qu'il est plus facile de stopper la pluie que ce moulin à parole. Je le trouverai d'ailleurs sympathique s'il n'avait pas une machette aussi grande que lui accrochée à la ceinture... Finalement sans que je n'ai pu en placer une il me refait la bise pour me dire au revoir. Une rencontre aussi furtive qu'incroyable ! Je reprends mon chemin, une délicate odeur de chocolat dans les narines. Du chocolat???? Je pense d'abord que c'est mon imagination qui me joue des tours, mais non il y a une fabrique de chocolat à Baracoa.

    Moa - Baracoa : 71 kmDe part sa situation géographique à l'est de l'île et l'état des routes qui y conduisent, Baracoa a des allures de ville du bout du monde. Je me mets en quête d'une casa particular, que je trouve sans difficulté sur le malecon. J'ai honte de me présenter toute trempée et toute boueuse mais les cubains ont un sens de l'hospitalité à toute épreuve ! Monsieur me nettoie mes sacoches pendant que madame m'attrape une serviette pour que je puisse prendre une douche chaude. Une fois réchauffée et changée je pars me promener dans la ville. Et bien sûr je prends un chocolat chaud au musée du chocolat.


  • Commentaires

    1
    jp le mécano
    Samedi 20 Décembre 2014 à 23:45

    le plaisir de lire la suite   c'est vrai que ce doit être du boulot de retranscrire tous ces souvenirs

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    2
    Sophie/Bruno
    Samedi 12 Mars 2016 à 11:50

    Pour nous pas de chocolat chaud au Musée du chocolat car l'accueil était froid et donnait envie de fuir!

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