• Palo Verde - Quartzsite : 96 kmNous reprenons nos discussions passionnantes avec Nancy au petit déjeuner. C'est une vraie bible de la vie, je pourrais passer des jours et des jours à l'écouter. Mais il est tant pour moi de reprendre la route. Je roule à travers le désert vert jusqu'à Blythe, une petite bourgade de quelques milliers d'habitants à peine. Je prends un thé à la terrasse du Starbucks. Mon voisin de table, Nick, engage la conversation. Quand il apprend que je suis française, il s'excuse pour les attentats à Paris, et nous parlons du monde, des différents conflits, et aussi de cette paix qui pourrait régner... Nous parlons du débarquement, son père y a participé. Il se souvient fièrement de ces images des Américains entrant dans Paris sous les clameurs de la foule libre. Et il conclut par un "Vive la France", en français dans le texte, qui me va droit au cœur. Une rencontre improbable et touchante à la terrasse d'un café par une belle matinée d'hiver...

    Palo Verde - Quartzsite : 96 kmJe poursuis ma route en direction de Quartzsite. Je passe en Arizona peu après avoir quitté Blythe, le fleuve Colorado servant de frontière entre les deux états. Peu avant d'arriver à Quartzsite, des Snow Birds campent dans la montagne. Les Snow Birds ou "oiseaux des neiges" sont ces Américains du Nord ou Canadiens qui migrent dans le Sud en hiver avec leurs caravanes géantes pour échapper au froid. Ce sont en quelques sorte les Grey Nomads Australiens. Je décide de descendre en ville faire un petit tour et remonter camper avec eux, histoire d'en savoir un peu plus sur cette communauté.

    Palo Verde - Quartzsite : 96 kmEn ville, c'est une vraie folie. Il y a un immense marché aux puces qui attirent les foules de tout le pays; C'est incroyable ! Ici, tout se vend. Pour ma part, j'achète un petit pot de miel à un monsieur du Minnesota. Il fait le miel lui même, avec ses petites abeilles. Je parcours les milliers de stand d'exposition. La population de la ville doit être multiplier par 10, c'est incroyable tout le monde qu'il y a ici !

    Palo Verde - Quartzsite : 96 kmPuis, je remonte dans la montagne pour m'installer pour la nuit. Je cherche un groupe sympathique avec qui passer la soirée. J'entends des rires auprès d'un feu qui se prépare : ces gens ont l'air agréables, alors je me présente et je leur demande si je peux installer ma tente près d'eux. Mieux que ça, ils me disent de la mettre au milieu de leurs caravanes pour être bien en sécurité ! Je m'exécute, puis je les rejoins au coin du feu.

    Palo Verde - Quartzsite : 96 kmIls sot d'un peu partout et se rejoignent ici tous les ans depuis plus de 30 ans ! Je fais la connaissance de Pat et Becky et de leurs amis. Pat et becky sont de la toute proche Californie. Je discute un long moment avec Becky. Je lui parle de mon voyage, mais aussi de mes idéaux, de ma profonde croyance en la bonté de l'humanité. Je lui raconte quelques histoires de rencontre ici et ailleurs. Elle aussi croit en l'Humain, en l'amour des uns et des autres que nous ne devrions pas perdre dans la peur de l'autre. Et elle me dit que ce soir, grâce à ma venue, elle s'est rappelé qu'on pouvait faire confiance en l'autre. Elle me remercie d'avoir fait confiance à son groupe et d'avoir partagé ce petit moment simple avec eux. Love, Peace and Cycling !

     


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  • Quartzsite - Aguila : 113 kmCe matin encore je pars avec le lever du jour. Mais il fait sacrément froid ! Le vent me gèle les doigts à travers les gants. Du coup je m'arrête à la première station service pour prendre un café pour tenter de me réchauffer. Il fait froid mais les couleurs du matin dans les cactus sont magnifiques. La route est splendide, le gourdon tout neuf, du coup je roule à vive allure aujourd'hui. Si vite que j'atteins Salome, où je pensais faire étape, à la mi-journée. Du coup je décide de continuer jusqu'à Aguila.

    Quartzsite - Aguila : 113 kmL'après-midi le décor à des allures du petit train de la mine de Disneyland. Je roule à travers ce western américain jusqu'à la petite bourgade d'Aguila et ses 700 âmes, majoritairement mexicaines. Le village doit son nom à une montagne non loin de là qui à la forme d'une tête d'aigle (aguila en espagnol signifie aigle). Je trouve un motel avec un gérant complètement excentrique. A 64 ans, il a quelques problèmes de santé. Avec sa carte de malade, dans l'état d'Arizona, il peut avoir accès à de la marijuana pour soulager ses douleurs. Pour un ancien hippie, c'est un vrai bonheur... Il m'explique tout ça et termine son exposé par un "God Save America" et un grand éclat de rire. Le soir, je vais manger avec les cow-boys du coin dans le café de la ville. Heureusement, les guns doivent rester dehors...

     Quartzsite - Aguila : 113 kmQuartzsite - Aguila : 113 km


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  • Aguila - Tempe : 158 km

    Je quitte le motel de Rob ce matin en compagnie de Jim, un américain de l'Ohio qui rallie San Diego à Phœnix avec son drôle de vélo elliptique. Il fait partie de l'équipe Elliptos qui tente de se qualifier pour la course Paris-Brest-Paris. Nous roulons ensemble jusqu'à Wickenburg, lui continue directement vers Phœnix, moi je fais une pause ici pour visiter la ville.

    Aguila - Tempe : 158 kmWickenburg est une petite ville d'Arizona qui semble sortie d'un film de far--west. Elle a gardé tous ses atouts de la période de la ruée vers l'or, à commencer par les mines des alentours jusqu'au saloon de la ville. Je fais un rapide petit tour dans ce décor de cinéma avant de repartir en direction de Phœnix.

    Aguila - Tempe : 158 kmJ'arrive à l'entrée de Phœnix en début d'après-midi. Il me reste 50 km à parcourir pour aller jusqu'à Tempe, où Jenny et Dan m'attendent demain soir. Je leur envoie un message pour les en informer, mais ils m'invitent à rester avec eux dès ce soir. Du coup je reprends la route pour traverser la ville. Une piste cyclable longe un des nombreux canaux de la ville. La ville est immense, cette traversée semble interminable.

    Aguila - Tempe : 158 kmJ'arrive finalement chez Jenny et Dan à la tombée de la nuit. J'assiste à un magnifique coucher de soleil. Nous passons la soirée à discuter de voyages à vélo autour d'un sympathique plateau d'amuse-bouche. Ils font du tandem et ont de fabuleuses histoires de voyage à vélo à partager, ici et ailleurs. C'est un régal de les écouter.

     


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  • Tempe - Globe : 128 kmJ'ai la merveilleuse surprise ce matin de voir Jenny et Dan se préparer pour venir rouler avec moi jusqu'à la sortie de la ville, soit 45 km. Avant de parti Jenny me prépare un délicieux petit déjeuner dont elle a le secret, une tortilla aux pâtes, saumon, épinards, aneth, œufs et autres délices. Nous partons en même temps que le marathon de Phœnix, évènement phare du week-end. Ca me fait plaisir d'avoir un peu de compagnie, et Jenny et Dan sont vraiment extras. Ils me mettent, au sens propre comme au figuré, sur les rails pour le reste de la journée.

    Tempe - Globe : 128 kmJe roule à vive allure jusqu'à Superior où je profite du soleil au cours d'une courte pause. Entre Superior et Globe, soit sur une quarantaine de km, la route s'élève dans les montagnes. Ascensions et petites descentes se succèdent. Lorsque j'arrive à Globe, je n'ai qu'une envie, me coucher dans un bon lit ! Je n'ai pas la force de monter la tente ce soir... Je prends donc une chambre dans un motel bien à l'américaine, et après un rapide diner, je tombe de fatigue. La montagne a laissé des traces ! 

     


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  • Malgré une température un peu basse à mon goût ce matin, c'est une belle journée pour rouler : grand soleil et pas une once de vent. La route est superbe, courant dans la vallée au pied de hautes montagnes dont certaines ont les sommets enneigés. Tout se passe au mieux jusqu'au dernier km, je prends une épine dans le pneu, la crevaison est inévitable. Ce n'est pas bien grave j'ai toute la soirée pour réparer !

    Globe - Stafford : 134 km

    Globe - Stafford : 134 kmGlobe - Stafford : 134 km

    Le soir je suis hébergée par Mons, un incroyable personnage. Il est organisateur en chef d'un triathlon pour jeune dans la commune de Stafford, qui réunit chaque année des milliers d'ados venus de tout le pays. Il vit avec sa femme et ses enfants dans une maison bâtit par son grand-père, à côté de la maison de ses parents. Comme tout le monde est au travail lorsque j'arrive, Mons m'invite à sonner chez ses parents qui m'accueillent à bras ouvert. Pour les remercier de leur hospitalité, j'ai apporté une petite bouteille de vin. Ils sont mormons et ne boivent pas d'alcool... Je repars chercher des cookies! Mons rentre et prépare le diner : gaspacho de tomates, risotto d'asperges et cookies donc pour dessert. Qui a dit qu'on mangeait mal aux USA ?

     


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  • Stafford - Mule Creek : 78 kmQuand je me réveille ce matin, Jim, le père de Mons, est déjà aux fourneaux. Il prépare des waffles aux bleuets. Je discute avec lui pendant la préparation de ce délicieux petit déjeuner. Jim a œuvré toute sa vie pour l'installation de systèmes hydrauliques dans des régions isolées d'Afrique ou d'Amérique du Sud. Il est passionnant à écouter. Il me sert un énorme waffle avec des bleuets donc, mais également des fraises et de la chantilly... Autant dire que ça m'a calé pour la journée je n'ai pas eu besoin de manger le midi ! 

    La route d'aujourd'hui est impressionnante. Je roule entre les canyons et les montagnes, dont certaines ont les sommets enneigés. Il n'y a personne sur cette route, je n'ai pas échangé un mot de la journée. D'abord plate, la route s'élève rapidement à travers les montagnes. La frontière avec l'état du Nouveau Mexique se trouve en haut. Je grimpe, il fait sacrément chaud. Je m'arrête tous les 500 m tellement ça grimpe. Je fais comme Guillemet, ce pilote de l'aéropostale qui s'était crashé dans les Andes et qui pour survivre se répétait ces mots : "je marche, je marche". Et bien moi "je pédale, je pédale". J'avance à l'allure d'une tortue, ce qui me permet de profiter de l'incroyable paysage qui m'entoure.

    Stafford - Mule Creek : 78 km

    Stafford - Mule Creek : 78 kmStafford - Mule Creek : 78 km

    J'arrive non sans mal au sommet, et je trouve un endroit sympathique et désert pour camper. C'est dans la forêt c'est calme et... enneigé ! Du coup je me fabrique un petit compagnon pour discuter un peu... ;-)

    Stafford - Mule Creek : 78 km

     

     


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  • Mule Creek - Silver City : 104 kmLa nuit a été paisible au milieu de la forêt, un peu fraiche mais vraiment calme. C'est un peu dur de sortir du sac de couchage ce matin, il fait vraiment froid. Le lever du soleil à travers les arbres est splendide, mais à vrai dire c'est bien le seul moment de la journée où je verrai le soleil. Je prépare mon petit déjeuner, sans waffle ce matin mais avec du porridge... Beaucoup moins glamour. Je range toutes mes affaires, charge le vélo et me voilà partie. Le vent est glacial, j'essaie de ne pas rouler trop vite mais ça descend. Je suis un vrai petit glaçon sur roulette.

    Mule Creek - Silver City : 104 kmJe jette un coup d'œil sur la carte : le premier endroit où je peux trouver un café est à plus de 40 km. Lorsque j'arrive enfin dans ce petit magasin-bar, je me rue sur le poêle à bois. Le propriétaire des lieux s'en amuse et me lance "Beau temps pour un tour en vélo hein?". Hahaha.... Je prends un café et je discute avec lui. Il me parle d'une course vélo de 5 jours dans les montagnes environnantes qui a lieu au mois de mai. Jeannie Longo y a participé !

    Je repars et arrive à Silver City en milieu d'après-midi. Je suis hébergée chez Patricia, une Kiwi qui a parcouru le monde au grès du travail de son mari, ingénieur des mines : Australie, Papouasie Nouvelle-Guinée, Afrique du Sud, Etats-Unis... où elle est donc restée. Elle n'est pas cycliste mais aime écouter les histoires de voyage. Nous discutons d'ici et d'ailleurs, des évènements à Paris. Elle aussi est touchée par ce qui est arrivé. Elle ne comprends pas la haine que certains humains peuvent avoir envers d'autres, pour des histoires de couleurs, de religions ou autre. C'est une femme sensée...


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  • Silver City - Deming : 84 kmQuelle surprise ce matin en ouvrant la fenêtre de découvrir un petit manteau de neige sur le sol ! Je suis à plus de 2000m d'altitude et ma route du jour monte à 2500m. Vu la neige ici je n'ai pas envie de prendre de risque à me retrouver bloquer dans le froid dans la montagne. Je décide donc de changer ma route et de repartir vers le sud pour éviter les montagnes. Je vais donc faire route vers Deming aujourd'hui.

    Silver City - Deming : 84 kmJe pars sous la neige, des petits flocons tout doux d'abord puis une pluie de glace qui me fritte le visage. Génial. Je roule sans me poser de question, aujourd'hui c'est pas vraiment fun, je mange de la route et de la neige par la même occasion. Le vent souffle fort côté gauche, il est juste glacial. re-génial. Je roule pour arriver le plus vite possible à Deming et me mettre au chaud. La nuit s'arrête mais il fait toujours aussi froid. Quelques kilomètres avant Deming je casse une pédale ! Re-re-génial ! Bon c'est pas mon jour. Heureusement il y a une boutique de réparation de vélo à Deming (qui répare également les aspirateurs soit dit en passant) où je peux acheter une nouvelles paire de pédale.

    La petite douceur du jour c'est qu'à Deming se trouvent Arika and Bill, un couple de cyclistes. Ils font eux aussi le Southern Tier, et sont restés tout comme moi chez Jenny et Dan à Tempe. Jenny m'avait envoyé un message ce matin pour prendre des nouvelles, et quand elle a su que je partait pour Deming elle a contacté Arika et Bill car elle avait vu sur Facebook qu'ils étaient là-bas. Du coup ils m'hébergent au chaud dans leur chambre d'hôtel ! J'adore les connexions humaines, ça réchauffe toujours le cœur dans les jours de malheur !


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  • Deming - Las Cruces : 105 kmUne fois n'est pas coutume, il fait frisquet ce matin. Mais à la différence d'hier, le ciel est au grand bleu, pas un nuage à l'horizon. Optimiste je pars en short mais je ne tarde pas à m'arrêter pour remettre le pantalon... Après u bon petit déjeuner au motel, nous prenons la route avec Arika et Bill. Nous roulons ensemble les 30 premiers kilomètres avant de s'arrêter boire un chocolat chaud. Aujourd'hui nous avons un peu plus de 100 km à faire, c'est une première pour eux. Je les encourage et puis je pars devant, la route est belle est plate, j'ai envie de rouler un peu. Peu de temps après je crève pour la première fois de la journée. J'ai pris un débris métallique dans le pneu arrière. Je répare, Arika et Bill me rattrapent. Je roule un peu avec eux avant de repartir devant.

    Deming - Las Cruces : 105 kmLe ciel est bleu, la route est dégagée, mais le désert alentour est sous la neige. C'est assez spectaculaire de voir les cactus avec un manteau blanc ! Les gens du coin disent que c'est vraiment exceptionnel. Ah ben voilà... Peu avant d'arriver à Las Cruces, je crève une seconde fois. Du coup je vais chercher dans un magasin de vélo des chambres à air remplies de slime, la pâte magique que j'avais utilisé en Australie et avec laquelle je n'avais eu aucune crevaison. On va bien voir si ça marche vraiment où si en Australie c'était un coup de chance. J'en profite pour faire quelques courses alimentaires, je passe au Texas demain et les endroits pour se ravitailler vont se faire rares. Puis je me rend chez John, mon hôte pour ce soir. Arika et Bill arriveront plus tard dans la soirée, non content d'avoir fait leurs 100 km. Ils peuvent être très fiers d'eux !


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  • Las Cruces - El Paso : 82 kmCe matin, je prends congés de mes chaleureux hôtes à Las Cruces, mais aussi d'Arika et de Bill qui décident de prendre un départ plus tardif. Il fait un grand soleil encore aujourd'hui, la neige persiste un peu dans les champs mais va très vite fondre dans l'après-midi. La chaine de montagnes en toile de fond est magnifique avec les rayons matinaux qui se reflètent sur les rochers. Je quitte la ville pour emprunter une route de campagne très agréable.

    Las Cruces - El Paso : 82 kmLa culture principale des environs est la noix de pécan. J'ai passé la matinée sur mon vélo à me demander comment s'appelait l'arbre correspondant. Et oui on se pose des questions existentielles quand on passe des heures par jour sur un vélo en solitaire.. Pécanier ? Pécatier ? Et bien j'étais pas si loin, mon ami Google m'a soufflé dans l'oreillette qu'il s'agit du Pacanier. Donc j'ai traversé des forêts entières de pacanier ce matin. J'ai également traversé le Rio Grande, qui n'est pas si Grande en ce moment car il est complètement à sec. Il est côté Etats-Unis par ici, mais un peu plus à l'Est il sert de frontière avec le Mexique.

    Las Cruces - El Paso : 82 kmLes villages des environs ressemblent comme deux gouttes d'eau à des villages Mexicains et portent d'ailleurs des noms à consonance espagnole : La Mesa, St Miguel, El Paso... Je m'arrête pour faire une petite pause dans un de ces villages, au pied de l'église, au style très hispanique elle aussi. Les habitants me saluent avec de grands sourires.

    J'arrive à El Paso en début d'après-midi. Je fais un tour dans la ville puis je me rends chez mes hôtes de ce soir, Alanna et Larry. Alanna est chef vegan (végetalien) et Larry est rabin. Ils ont trois filles qui mettent de l'animation dans la maison. La cuisine d'Alanna est délicieuse, l'atmosphère est chaleureuse, une bonne entrée en matière dans unn nouvel état, bienvenue au Texas !


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  • El Paso - Fort Hancock : 92 kmMe voici à présent au Texas, cet immense état qui a lui seul pourrait occuper la 40ème place mondiale en terme de taille de pays. Une majorité de déserts occupent sa superficie, et on y rencontre bon nombre de fermes d'élevage bovins, ces fameux ranchs texans. C'est un peu cliché mais c'est la réalité, me voici au pays des cowboys ! Je quitte El Paso pour faire route à l'Est, et me retrouve rapidement au milieu de nul part une fois l'agglomération laissée derrière moi.

    El Paso - Fort Hancock : 92 kmEn chemin, je me fais courser à deux reprises par des chiens sortant des ranchs pour défendre leur territoire. Je sprinte mais ils tiennent la distance les bougres! Un bon petit exercice pour les jambes... Mais je me dis que si ça avait était un puma, présent dans la région, je n'aurais peut-être pas gagné... Je vais garder la bombe à poivre à portée de main au cas où ! La route d'aujourd'hui m'emmène jusqu'à Fort Hancock, un petit petit village au milieu de cette immensité. La seule activité proposée ici est l'admiration du coucher de soleil sur les montagnes environnantes...


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  • Fort Hancock - Van Horn : 119 kmIl fait de moins en moins froid le matin. La neige a disparu du paysage. Ce ne sont pas encore les grandes chaleurs mais c'est agréable et confortable de rouler sous le soleil. Aujourd'hui la route que j'emprunte est à quelques centaines de mètres seulement de la frontière mexicaine. Je ne croise pas grand monde sur ces routes agricoles, exceptés quelques pick-up de cowboys et les voitures des douaniers.

    Fort Hancock - Van Horn : 119 kmUn douanier m'arrête pour me contrôler. Quand il voit sur mon passeport que je suis Française il est tout content et se met à me parler dans un français plus qu'excellent. Il adore la France, y a vécu quelques années à Paris et à Lyon. Il me souhaite un bon voyage et plein de courage pour rouler jusqu'à la Floride. Je poursuis ma route le long d'une voie ferrée. Un train interminable me double, ce qui prend bien 10 minutes tellement il est long. Arrêté sur les voies un peu plus loin, je le redouble et le mesure avec mon compteur : 2,2 km de long !

    Fort Hancock - Van Horn : 119 kmJe suis émerveillée par les paysages qui m'entourent. Je m'enfonce de plus en plus dans l'immensité Texane, j'attaque la partie montagneuse. C'est tellement beau ! J'arrive à Van Horn, le dernier "village" avant plus de 150 km. C'est ici que je fais halte ce soir. Je vais en profiter pour faire quelques provisions d'eau et de nourriture pour la partie désertique à venir. Demain, une grande étape m'attend jusqu'à un observatoire  où je vais rencontrer John et sa famille. John travaille à l'observatoire et va m'expliquer ce qu'ils étudient exactement. Qui dit observatoire dit endroit isolé pour avoir une nuit la plus noire possible et endroit en hauteur... Demain, j'ai donc une longue étape de montagne en perspective !


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  • Van Horn - Oservatoire Mc Donald : 123 kmAprès un solide petit déjeuner, je m'élance pour une grande journée sur le vélo. La première partie de la route est assez monotone, plate, j'en profite pour faire un peu de vitesse. Le temps est idéal, il fait grand beau et même chaud ! C'est une bonne chose que les températures remontent un peu. C'est tellement plus agréable de rouler sous le soleil ! Après 60 km la tête dans le guidon, je prends une petite route à travers les montagnes.

     Ca grimpe, ça fait mal aux jambes, mais ça en vaut vraiment la peine. Je nage, ou plutôt roule dans le bonheur. Je prends mon temps, m'arrête souvent juste pour contempler cette immensité, cette merveille de la nature.

    Van Horn - Oservatoire Mc Donald : 123 km

    Van Horn - Oservatoire Mc Donald : 123 kmVan Horn - Oservatoire Mc Donald : 123 km

    Van Horn - Oservatoire Mc Donald : 123 km

    Van Horn - Oservatoire Mc Donald : 123 kmVan Horn - Oservatoire Mc Donald : 123 km

    En fin d'après-midi, j'arrive à l'observatoire de Mc Donald. C'est un centre de recherche et d'éducation sur la composition des étoiles. John, mon  hôte, m'y attend. Il s'occupe de la maintenance d'un des télescopes. Il me fait visiter le site puis nous rentrons chez lui retrouver sa femme et ses enfants pour le diner.

    Van Horn - Oservatoire Mc Donald : 123 km

    Van Horn - Oservatoire Mc Donald : 123 kmVan Horn - Oservatoire Mc Donald : 123 km


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  • Observatoire Mc Donald - Marathon : 115 kmC'est sous le soleil que j'entame la descente dans la vallée ce matin. L'air est un peu frais mais ne tarde pas à se réchauffer. Une belle journée s'annonce. Tout est paisible, seuls les cris des coyotes viennent briser le silence qui règne ici. Je les vois au loin mais impossible de les approcher, ils courent trop vite. Si j'ai vu le coyote, je n'ai pas encore vu Bip-Bip le roadrunner. Je vois beaucoup d'oiseaux, dont beaucoup de rapaces, mais pour le moment pas de Bip-Bip.

    Observatoire Mc Donald - Marathon : 115 kmJ'arrive au petit village de Fort Davis où je fais une pause café. Ce village ressemble à un décor de cinéma avec son saloon. Le temps semble s'être arrêté ici. Je discute avec le serveur du bar qui me dit qu'il voit passer beaucoup de cyclistes à cette période de l'année. Il m'offre quelques bananes et fruits secs pour la route et me souhaite bonne route jusqu'en Floride. La route est encore longue c'est vrai, mais j'avance plutôt bien. Et puis j'aime prendre le temps d'expérimenter chaque endroit que je traverse !

    Je poursuis mon chemin à travers les ranchs immenses, les montagnes et les canyons. Je me sens toute petite au milieu de tout ça. Vers midi, je fais une pause déjeuner sur une aire de pique-nique. Un jeune homme s'arrête, me salue et vient déjeuner avec moi. C'est Milko, il est Autrichien, il travaille dans le bâtiment pour financer ses projets, mais sa passion c'est la photographie. Il parcourt les Etats-Unis en quête de clichés incroyables. Il est drôle, il m'apprend comment me défendre si je rencontre un ours. La technique, faire le mort. Je ne suis pas sûre que ce soit ma première réaction si j'en vois un...

    Observatoire Mc Donald - Marathon : 115 km

    Observatoire Mc Donald - Marathon : 115 kmObservatoire Mc Donald - Marathon : 115 km

    Je roule jusqu'à Marathon où je vais passer la nuit dans une communauté hippie. Ici vient vivre qui veut, il n'y a pas d'exigence particulière au niveau des constructions, alors chacun y va de son imagination. Je suis accueillie à bras ouverts par Stan, Greg et Laura, 3 des occupants des lieux. Ils me préparent un lit dans une petite maison qui ressemble à la tête des guerriers de Star Wars. Le soir, nous regardons le coucher de soleil et nous discutons. Le principe de la communauté est que chacun puisse vivre en paix et en harmonie les uns avec les autres. Ils s'entraident, veillent les uns sur les autres. Ils ont un petit jardin bio qu'ils entretiennent tous ensemble. Peace and Love...

    Observatoire Mc Donald - Marathon : 115 km

    Observatoire Mc Donald - Marathon : 115 kmObservatoire Mc Donald - Marathon : 115 km

     


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  • Marathon - Sanderson : 89 kmNous prenons le petit déjeuner tous ensemble au lever du soleil. Une nouvelle magnifique journée n'annonce. Stan profite de ce moment pour me raconter quelques histoires croustillantes des environs. Comment par exemple un homme au bar de Marathon a tué son ami d'un coup de pistolet car celui ci voulait le ramener chez lui en voiture mais était en état d'ébriété. La justice l'a relaxé prétextant la légitime défense car son ami ne pouvait pas conduire ivre... Ou encore comment dans le village de Sanderson, où je me rends aujourd'hui, une pluie diluvienne a tué plus de 200 personnes dans les années 60. Très réjouissant tout ça !

    Marathon - Sanderson : 89 kmA peine partie, je l'ai vu ! Bip-Bip le roadrunner ! En fait j'en avais déjà vu mais je n'avais pas réalisé que c'était lui, je cherchais un grand oiseau bleu comme dans le dessin animé. Mais remarque, le Coyote dans la vraie vie, il ne marche pas sur deux pattes et ne prépare pas des pièges idiots où il se fait lui même prendre... Donc en fait, Bip-Bip, c'est un petit oiseau gris qui court très vite. Il ne vole presque pas, juste pour sauter des obstacles.

    La route aujourd'hui est jolie, toujours entre montagnes et canyons. Mais un sacré vent de face stoppe ma progression. Je ne vais pas m'en plaindre, c'est la première fois depuis que je suis partie que je l'ai vraiment de face. Et puis ça forge les muscles et la détermination ! Quand j'arrive à Sanderson, je suis quand même bien fatiguée. Alors que je suis en route vers le camping, le propriétaire d'un motel sort et me fait de grands signes. Je m'arrête et il m'invite à rester au motel pour le même prix que le camping. Il adore les cyclistes et veut les aider. Il m'offre même un snack et une boisson ! Lui et sa femme sont d'origine Indienne. Le soir, comme il n'y a pas grand chose pour se restaurer à Sanderson, ils me préparent un plateau repas indien. Un vrai délice !

    Marathon - Sanderson : 89 kmMarathon - Sanderson : 89 km


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  • Sanderson - Langtry: 94 kmLe temps est bien couvert ce matin, et le soleil ne se montrera d'ailleurs pas de la journée. Entre Sanderson et Del Rio, il n'y a qu'une route qui sillonne entre les canyons. C'est joli, mais un peu triste sous la pluie. J'arrive à Langtry en milieu d'après-midi, et je me dirige vers le camping. Mais un homme m'interpelle. Il a une caravane dans son champ et ouvre sa porte au voyageurs. C'est une immense caravane avec tout le confort moderne. Ce sera parfait pour la nuit ! Deux autres cyclistes s'arrêtent ici également, Evan et... Evan. Au moins ce n'est pas compliqué pour retenir les prénoms. Ils font une partie du Southern Tier, entre Austin et El Paso. L'un des deux est d'Austin, il ne sera pas rentré quand j'y serais mais il me propose de me faire héberger par la jeune fille qui garde sa maison. Il habite en plein centre d'Austin, ce sera parfait pour visiter la ville !


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  • Langtry - Del Rio : 112 kmJe quitte Langtry sous la pluie. Décidément je n'aurais pas vu un brin de cette région sous le soleil. Mais le temps gris n'enlève rien à la splendeur du canyon que je traverse aujourd'hui. La couleur de l'eau est remarquable. Je fais une petite pause dans une station service pour me réchauffer avec un bon café. La propriétaire des lieux a pitié pour moi. Il fait vraiment un temps à ne pas mettre le nez dehors ! En plus de la pluie, il y a de la brume, je ne vois même plus le paysage. Mais je sais que ce soir je dormirai au chaud chez William, un couchsurfeur à Del Rio.

    Langtry - Del Rio : 112 kmQuand j'arrive à l'adresse indiquée par William, telle n'est pas ma surprise ! Je suis à la base de l'armée de l'air. William est militaire ! Remarque vu la coupe de cheveux sur la photo de son profil j'aurais pu m'en douter... Me voilà donc bien gardée par la Air Force. Quand William ouvre la porte et me voit toute grelottante, il m'expédie direct sous une bonne douche chaude. Puis il m'emmène faire deux trois courses alimentaires. Le temps se lève en fin d'après-midi. Il me propose d'aller voir le lac que je n'ai pas pu voir en venant à cause de la brume.

    Langtry - Del Rio : 112 kmNous passons la soirée à discuter autour d'un bon diner préparer par ses soins. De part son métier, William a beaucoup voyagé, ce qui nous donne pas mal de sujets de conversation. Il rêve de quitter l'armée dans quelques années et de partir vivre en pleine nature en Alaska. Après manger, je fais découvrir à ce grand amateur de musique quelques uns de nos chanteurs tricolores.


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  • Del Rio - Campwood : 114 kmLe beau temps est revenu ! Ce n'est pas pour me déplaire. Et en plus après une quarantaine de kilomètres je quitte la route principale pour m'enfoncer dans les montagnes par une petite route déserte. C'est somptueux ici. Je suis dans la partie du Texas appelée Texas Hills, le Texas vallonnées. Ca grimpe un peu mais rien de bien méchant, les dénivelés restent abordables. Comme c'est calme ici je vois beaucoup d'animaux : biches, sangliers, dindons, putois et même un tatou.

    Del Rio - Campwood : 114 kmJ'arrive à Campwood, un petit village presque fantôme. Nous sommes le dimanche 1er Février, jour du SuperBowl. Je voulais vivre cet évènement si important ici dans une ambiance enivrante, je crois que ça va être loupé... Le seule motel de la rue principale est fermé. Je roule dans la rue déserte, jusqu'à ce qu'un petit monsieur m'interpelle. Il tient une chambre d'hôte mais elle est occupée. Il a cependant une deuxième maison en construction avec salle de bain et cuisine équipée mais qui n'a pour seul mobilier qu'un canapé. C'est bien plus que ce dont j'ai besoin... Il me laisse donc "camper" dedans. Je me douche, me change et me rends au bar du village. Et là, surprise ! Un écran géant est installé pour le match de football américain. Je vais pouvoir suivre l'évènement. Je commande un Coca et m'installe à une table. Intrigués, les habitants du village viennent me parler et m'offrir des verres. L'ambiance est sympathique et joyeuse.

    Del Rio - Campwood : 114 kmJe discute un long moment avec Mickey. Il rit d'avoir le même prénom que la célèbre souris. Il me parle de la vie au village et de la campagne Texane, bien loin des préjugés des cowboys se baladant le gun à la ceinture. Il y en a certes... Mais le Texas ce n'est pas que ça. Mickey se décrit comme étant un vieil homme de la campagne, mais il est bien plus que ça. C'est un poète, un artiste. Il a joué dans plusieurs groupe de musique country, il écrit des textes, il adore écrire. Il a ce projet artistique magnifique qu'il a appelé "Paint the world in Peace", "Peins le monde en Paix". Il a écrit des versets sur la paix, et il voudrait que des artistes illustrent ses phrases. C'est beau, c'est touchant, c'est complètement en accord avec mes pensées. Il m'a demandé de passer le message à mon pays qui a souffert il y a peu d'attaques terroristes. Peace, Love and Cycling


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  • Campwood - Magasin sur le bord de la route : 60 kmIl fait un froid glacial aujourd'hui. Je grimpe dans les montagnes, ce qui me réchauffe, mais dans les descentes le vent se glisse sous mes vêtements. Je suis gelée. Je m'arrête dans un petit village à la mi-journée et je passe quelques heures au chaud. Je repars mais il fait toujours aussi froid. Au bout de 60km, je rencontre un petit magasin sur le bord de la route. J'entre pour prendre le énième chocolat chaud de la journée.

    Campwood - Magasin sur le bord de la route : 60 kmLe propriétaire discute avec moi et me propose sa cuisine professionnelle pour refuge cette nuit. J'accepte car je n'ai vraiment pas envie de camper avec ce froid. J'installe mon matelas, j'ai tout ce qu'il faut à disposition pour cuisiner et il y a même une petite salle de bain. Je n'aurais pas beaucoup avancé aujourd'hui mais parfois il faut savoir être raisonnable.


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  • Magasin sur le bord de la route - Morris Ranch : 124 kmAujourd'hui la route continue de grimper dans les montagnes avant de redescendre dans la vallée et de longer la rivière Guadalupe. C'est une route très agréable et très tranquille. Au petit village d'Ingram, je rentre dans le café qui fait également office de magasin, de banque et j'en suis sûre, de bien d'autres choses. Lorsque je pousse les portes, tous les regards se braquent sur moi. J'ai vraiment l'impression de rentrer dans un saloon, la déco, l'ambiance, on y est là! Je repars avec mon chocolat chaud en direction de Kerville. Je suis alors à 30 km de ma destination de ce soir, le ranch de Byron et Pam à Morris Ranch.

    Magasin sur le bord de la route - Morris Ranch : 124 kmComme j'ai de l'avance, je passe un long moment dans un café. La propriétaire m'offre toutes mes tasses de chocolat chaud. Regonflée à bloc, je repars sous la pluie. Une première voiture s'arrête pour me proposer un hébergement pour la nuit. Une deuxième pour me prendre en stop. Que de générosité par ici ! J'arrive au ranch, Byron et Pam m'y réservent un accueil très chaleureux autour d'un bon diner. Byron est triathlète et me parle de toutes les courses organisées dans le coin. C'est un vrai paradis pour cyclistes ici. Normal, c'est la région qui a vu grandir un grand champion du deux roues, Lance Armstrong.


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  • Morris Ranch - Austin : 156 kmUn copieux petit déjeuner dans le ventre, je quitte le ranch ce matin pour rallier Austin où m'attend Athéna. Je traverse le jeune vignoble de Texas Hills, très prometteur parait-il. Je m'amuse dans les collines, ça monte, ça descend, ça tourne, ça vire... Je passe dans des forêts, je traverse des rivières au sens propre. Je trempe un peu les baskets dans un passage à gai, mais j'arrive à Austin pas peu fière de ma journée. Je vais faire une petite pause de 2 jours ici, histoire de visiter la ville et de me remettre en forme pour le reste du Voyage. Je viens de passer les 2500 km, je suis à la moitié !


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  • Austin - Winchester : 103 kmJe me suis arrêtée 2 jours à Austin histoire de recharger un peu les batteries et visiter la ville. Austin est une ville en devenir. Il y a 20 ans ce n'était encore qu'un village de cowboys, mais aujourd'hui c'est une ville moderne, capitale mondiale de la musique country, très BO-BO. C'est l'une des rares villes démocrates au milieu d'un Texas républicain. C'est la ville où tout semble possible. Parmi mes visites, il y a eu entre autres le campus universitaire, la piscine naturelle de Barton Springs, la maison mère des magasins bio Whole Foods...

    Austin - Winchester : 103 kmMais Austin à également été pour moi l'occasion de rencontrer Chris, un cyclotouriste Suisse qui fait le tour du monde. Nous étions restés dans la même famille à El Paso à quelques jours d'intervalle et depuis nous étions en contact pour, si l'occasion se présenter, partager un bout de route ensemble. Autour d'un petit déjeuner végétarien au Bouldin Creek Coffee, nous avons décidé de prendre la route ensemble jusqu'à la Nouvelle Orléans.

    Austin - Winchester : 103 kmNous sommes donc partis ce matin, commençant par une pause café à la boutique de l'enfant cycliste du pays, Lance Armstrong. Une foule de cyclistes s'y pressent le samedi matin pour avaler une boisson chaude avant de partir rouler. L'ambiance est vraiment bike friendly ici, c'est un régal. Les 7 maillots jaunes du grand champion sont exposés, ainsi que certains de ses vélos et quelques photos de courses. Puis nous reprenons la route, jusqu'au prochain coin de rue...

    Austin - Winchester : 103 kmQuelques mètres plus loin nous rencontrons un marché bio avec toutes sortes de stands : légumes bio, pâtisseries vegan, limonades bio, miel bio, huiles essentielles bio, élixir de jouvence ou filtre d'amour bio et... pain français ! Nous sommes très curieux de goûter cette baguette. C'est un vrai délice... Ca croustille à l'extérieur, c'est fondant à l'intérieur... Mais à 8 dollars la baguette nous nous contenterons de la dégustation. Nous rencontrons une jeune femme qui ramasse les déchets biodégradables dans la ville pour en faire du compost, à vélo. Elle nous raconte également ses aventures de cyclotouristes à travers l'Amérique. A cet instant un couple s'arrête pour nous proposer de nous héberger le soir venu. Mais nous partons ! Enfin, nous essayons...

    Austin - Winchester : 103 kmCar au carrefour suivant nous tombons sur le défilé des scouts ! Des dizaines de corporations différentes défilent dans les rues de la ville pour célébrer le scoutisme. Nous défilons avec eux jusqu'au capitole. Les fanfares jouent à tue-tête, les enfants chantent l'hymne de leur corporation, l'ambiance est joviale. Nous quittons le cortège pour nous diriger vers la sortie de la ville. On ne quitte pas Austin si facilement !

    Austin - Winchester : 103 kmNous roulons le reste de la matinée en direction de l'Est. Peu avant midi nous passons devant un temple bouddhiste. Nous nous arrêtons pour visiter. Chris, qui a été initié à la culture Thaï lors de son périple en Asie, m'explique les règles à respecter dans le temple. Les moines nous invitent à manger la nourritures préparés par quelques fidèles présents pour rendre hommage à un de leurs amis décédé il y a deux ans des suites d'un cancer. Nous partageons leur table et nos histoires.

    Austin - Winchester : 103 kmL'après-midi nous roulons au milieu de la campagne Texane qui a parfois des airs de petite maison dans la prairie. En fin d'après-midi, nous nous arrêtons au pub de Winchester pour demander aux propriétaires s'ils connaissent un endroit où l'on peut camper. Ils nous invitent à planter la tente derrière le pub. En attendant la nuit, nous discutons avec les locaux. L'un d'eux, David, nous invite à passer la nuit chez lui plutôt que sous la tente. Encore une incroyable démonstration de générosité...


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  • Winchester - Navasota : 119 kmNous quittons David et sa famille pour reprendre notre route. En ce dimanche matin, beaucoup de voitures nous doublent pour aller à la messe, dont les propriétaires du pub de la veille qui ne manquent pas de nous souhaiter bon voyage. Le soleil est revenu, il fait beau, chaud même. Que c'est appréciable ! La campagne est toute verte ici, les pluies hivernales y sont surement pour quelque chose.

    Winchester - Navasota : 119 kmEn fin d'après-midi nous nous arrêtons dans un petit magasin sur le bord de la route. C'est une vieille bâtisse où les locaux viennent se réapprovisionner en produits de première nécessité. Nous demandons au patron de remplir nos bouteilles d'eau au robinet, mais au lieu de ça ils nous offre des bouteilles d'eau minérale bien fraiche. Il voit pas mal de cyclistes passer chaque année sur la Southern Tier et tient même un petit journal où ils les fait signer. Nous nous prêtons au jeu.

    Winchester - Navasota : 119 kmUn peu plus loin nous trouvons un pré tranquille à côté d'un bois où camper. Nous montons la tente, préparons le diner. La nuit tombe, nous discutons sous le ciel étoilé. Nous parlons évidemment voyage, Chris est vraiment passionnant à écouter avec toutes ces aventures autour du globe. Il a monté une association pour mettre en relation les écoles du monde entier, en se faisant le messager de dessins que ces enfants ont réalisé pour d'autres enfants. Vous pouvez en lire plus sur ses aventures et son beau projet par ici http://www.allschoolproject.ch/.


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  • Navasota - Evergreen : Quoi de mieux pour commencer la journée que d'énoooooormes pancakes ? L'avantage de voyager en vélo c'est qu'ils seront vite éliminés ! Quel régal ! De bons vrais pancakes américains dégoulinant de sirop d'érable. Miam ! Une fois l'estomac bien rempli, nous pédalons toujours plus à l'est, à travers champ d'abord puis nous ne tardons pas à arriver à l'orée de la forêt. Il fait grand beau une fois de plus, oubliées les journées froides de l'Ouest !

    Navasota - Evergreen : A l'horizon nous apercevons un énorme nuage de fumée du à un feu de forêt. Un hélicoptère tourne autour, semblant surveiller la zone. En effet, c'est un feu volontaire pour entretenir la forêt. Mais sacré feu quand même ! La route dans la forêt est un pur régal : c'est beau, c'est calme, le revêtement de la route est bon et le soleil brille. Les écureuils et les pics sont les maîtres de ces lieux. Quelques lacs parsèment les bois, offrant un peu de fraicheur aux environs.

    Navasota - Evergreen : Nous roulons jusqu'à la tombée de la nuit. Lorsque le soleil commence à se coucher, nous nous arrêtons à un carrefour pour faire des photos de cette lumière exceptionnelle. L'atmosphère est calme et paisible. C'est alors que déboule un quad à vive allure de la route secondaire, pour emprunter un chemin forestier. 10 secondes après arrive la voiture du shérif, toute sirène hurlante. Il nous demande en hurlant où est passé le quad. Nous pointons le chemin forestier du doigt. Le shérif démarre en trombe, le quad ressort, l'arrestation va avoir lieu et nous, nous nous retrouvons au milieu de cette scène digne d'un film hollywoodien. Ni une ni deux, nous sautons sur nos vélo pour déguerpir. Deux autres voitures de shérif arrivent. Nous filons pour trouver un endroit où camper loin de cette agitation.

    Navasota - Evergreen : Un peu plus loin nous trouvons une église avec de la lumière. Nous allons demander si nous pouvons camper à son abord. Le pasteur est en vacances mais les fidèles nous accueillent les bras ouverts. Comme tous les lundis soir, ils se réunissent pour jouer aux dominos, plus précisément au 42. Ils nous apprennent les règles puis nous nous installons à une table pour jouer. Après une première partie hésitante, une fois les règles bien compris, nous remportons la seconde haut la main. L'un des fidèles, Lee, nous offre l'hospitalité dans sa maison à quelques minutes de l'église. Il nous explique les fondamentaux de son courant religieux, nous offre le repas et une chambre chacun pour un repos bien mérité.


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  • Evergreen - Honey Island : 88 kmLa douce odeur du bacon grillé et des œufs brouillés me tirent du lit ce matin. Lee est en cuisine pour nous préparer un copieux petit déjeuner avant notre départ. Il nous montre des photos de ses enfants, tous passionnés de musique, et nous offre leur CD de musique country. Il parle d'eux avec beaucoup d'amour et d'émotion. Je sens en lui un vrai papa poule malgré son approche un peu rustre de cowboy. Il fait une petite prière pour nous avant de nous laisser reprendre la route.

    Evergreen - Honey Island : 88 kmNous nous approchons de plus en plus de la Louisiane. Déjà 18 jours que je suis au Texas ! Un état tellement immense et divers. Pour sûr je n'oublierai pas tout ce que j'ai vu ici et ceux que j'ai rencontré. Nous nous arrêtons pour faire quelques courses. Un petit cheval de manège trône devant le supermarché. Nous nous avec. Un homme amusé nous dit qu'il a fait la même photo sur ce même cheval 40 ans en arrière. Un petit cheval chargé d'histoire !

    Evergreen - Honey Island : 88 kmNous arrivons à Honey Island en fin d'après-midi. Nous achetons de quoi boire à la petite superette et nous nous apprêtons à repartir lorsque le gérant nous propose de rester ici pour la nuit, dans sa grange. Il a quelque chose de profond et de bienveillant dans le regard. Il nous présente sa petite fille de 9 ans qui l'aide au magasin après l'école. Il est très fière d'elle, et elle très amoureuse de son grand-père. Ils sont tellement touchants tous les deux ! Chuck nous explique pourquoi l'endroit s'appelle Honey Island. Pendant la guerre de sécession, les brigands sudistes venaient dans la région bien connue pour ses ruches pour se rapprovisionner en vivre. Ils utilisaient les pots de miel vides pour cacher des munitions dans les marais environnants, sur une sorte d'îlot surnommé alors Honey Island. Puis il nous parle de son histoire personnelle, de son engagement dans l'armée américaine pendant la guerre du Vietnam. Il a la voix chargée d'émotion, en garde une sacrée cicatrice sur l'avant bras, mais il ne ressent aucune haine envers les vietnamiens. Il aimerait d'ailleurs même visiter ce pays avant de mourir. J'ai la chair de poule en l'écoutant. Il est si vrai, si touchant. Je n'ose plus poser de questions, je l'écoute juste avec passion, je bois les paroles de cet homme incroyable rencontré dans une petite superette au fin fond du Texas... quand je vous dis que les belles rencontres se font partout, tout le temps...  


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  • Honey Island - Junction : 125 kmAprès une nuit dans la grange entre les bottes de foin, nous allons rejoindre Chuck dans la superette. Il nous prépare des œufs sur des toasts et du café. Un autre savoureux moment avec Chuck sur fond de discussions politiques et culturelles. Nous remontons en selle, après de chaleureux adieux. Nous roulons toute la journée, toujours plus à l'Est, pour arriver en fin de journée à la frontière entre l'état du Texas et celui de la Louisiane. Après 19 jours, des paysages divers, des rencontres toutes plus incroyables les unes que les autres, ça y est j'ai traversé le Texas ! Bien loin des idées reçues de cowboys rustres, simplets et violents, j'y ai découvert des gens adorables plein d'amour et de générosité.


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  • Junction - Iota : 127 kmAprès une nuit en bivouac dans la forêt, nous revoilà sur la route. Le soleil et une température clémente nous accompagnent ce matin. Chris se moque de moi car je suis toute emmitouflée alors que lui roule en t-shirt. Oui ben 2 ans sans hiver ça laisse des traces ! Aujourd'hui nous quittons la route du Southern Tier pour mettre cap au Sud et explorer de manière plus approfondie la Louisiane. Ah la Louisiane ! Cette petite touche française au milieu des Etats-Unis... Juste pour rappel, la Louisiane fut une colonie française acquise par la Nouvelle-France (Québec) sous Louis XIV. C'est en hommage au roi soleil que ce territoire fut baptisé Louisiane. Les habitants de la nouvelle-France s'appelait les Acadiens. Au fil du temps en Louisiane on les a appelé les Cadiens puis les Cajuns. Très peu parlent encore français, notre langue ayant été interdite fut un temps. Mais il est très amusant de trouver de vieux Cajuns qui le parlent, l'accent est incontournable !

    Junction - Iota : 127 kmEn fin d'après-midi, nous faisons une petite pause à la superette de Basile. La propriétaire, Tina, est toute excitée par nos aventures. Elle nous pose mille et une questions, et nous demande si nous avons déjà gouté le boudin d'ici. Non, pas encore... Alors elle part en cuisine nous chercher un échantillon, échantillon d'au moins un demi kilo qui nous fera 2 repas ! Elle est toute pétillante, une vraie boule d'énergie. Son sourire est communicatif. Elle nous explique qu'ici dans la campagne Louisiane, on célèbre encore Mardi Gras comme à l'ancienne. La fête dure environ une semaine, jusqu'au fameux "Fat Tuesday" qui cette année tombe le 17 février. Les gens se déguisent et vont de ferme en ferme à cheval pour demander de la nourriture : du riz, du poulet, des légumes, des écrevisses... Puis tout ce petit monde se réunit sur la place du village et cuisine ensemble un des plats typiques de la région, le gumbo. Le gumbo est une soupe épicée avec à peu près tous les ingrédients cités plus haut qui flottent dedans. C'est savoureux.

    Junction - Iota : 127 kmNous quittons Tina après un gros bisou et nous poursuivons notre chemin. La nuit commence à tomber, nous cherchons un endroit pour camper. Mais nous sommes au beau milieu des rizières ! Difficiles de planter la tente dans les champs inondés... Nous arrivons à une intersection. Tous les chemins mènent à Lafayette, notre destination de demain soir, mais nous hésitons. A gauche la route est belle et il y a un bois où sûrement nous pourrons camper. Tout droit la route est défoncée mais un panneau attire mon attention : Restaurant et Musique Cajun à 3 miles. Chris veut la forêt, moi le restaurant. Gentleman, il finit par céder. Il bougonne un peu me disant que ce sera sûrement fermé un jeudi soir. Nous y parvenons, il y a au moins une centaine de voitures parquées devant... C'est le Jeudi Gras ! C'est la grosse fête à l'intérieur.

    Junction - Iota : 127 kmNous prenons part aux festivités en attendant qu'une table se libère. On nous invite à danser, on nous fait gouter crevettes et écrevisses... On ne sait pas où l'on va dormir mais pour sûr on va bien manger et bien s'amuser ! Nous regardons le menu : 2 bonhommes déguisés se mettent à côté de nous et commentent la carte en français dans le texte "Hummm c'est bonnnn" "Hummm grosse panse!". On ne peut s'empêcher de rire avec Chris. Entre notre commande et ce que nous donnent les gens autour, nous goûtons à peu près tout ce qu'il y a à la carte. Puis nous dansons, jusqu'à la fermeture. C'est alors que se repose la question de où dormir. Gentiment la propriétaire du restaurant nous montre un endroit où planter la tente dans le champ derrière et nous autorise à utiliser les toilettes mobiles qu'elle appelle adorablement "le pot de chambre". Que demander de plus !


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  • Iota - Lafayette : 72 kmAu petit matin, Sally, la propriétaire du restaurant, vient nous proposer un café. Nous la suivons en cuisine où elle est ravie de nous faire visiter les réfrigérateurs remplis d'écrevisses vivantes. Elle nous explique l'élevage de l'écrevisse en Louisiane : les rizières environnantes ont en fait une double utilité. La première, la culture du riz bien sûr. Une fois le riz récolté, les fermiers inondent les champs et les écrevisses s'étant terrées dans le sol l'année précédente remontent à la surface, grandissent, pondent des œufs qui produiront la génération suivante l'année d'après. Les fermiers pêchent donc en bateau dans les champs inondés !

    Iota - Lafayette : 72 kmSally est passionnante. C'est un petit bout de femme de 70 ans qui tient son commerce d'une main de fer. Avec son mari, ils ont été dans les premiers à se lancer dans l'élevage d'écrevisses dans les environs. Aujourd'hui leur fils a repris l'exploitation et eux gèrent le restaurant. Sally veut nous laisser un petit souvenir d'ici. Elle nous offre des T-shirts du Mardi Gras à l'effigie du restaurant.

    Iota - Lafayette : 72 kmLa route à travers la campagne est un vrai régal. Pas une voiture, des rizières à perte de vue, un doux soleil... Un vrai plaisir ! Peu avant Lafayette nous rejoignons une route un peu pus fréquentée, beaucoup moins agréable. Chris a quelques coups de sang envers des automobilistes qui nous doublent d'un peu trop très... A Lafayette nous sommes accueillie par Beckie et son mari. Ils ne sont pas là ce soir, occupés à organiser une sortie canöé pour la Saint Valentin. Mais gentiment, ils nous laisse libre accès à leur maison. Après une bonne douche, nous partons diner en ville et admirer la parade de carnaval. Toutes les écoles de la ville défilent avec leur fanfare et leurs cheerleaders.


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  • Lafayette - Morgan City : 112 kmNous prenons un copieux petit déjeuner avec nos hôtes, discutant de nos soirées respectives et de nos aventures à vélo. Beckie nous conseille sur les routes à emprunter, puis nous partons tout doucement. Nous avons fait 2 kilomètres que déjà une pause s'impose : une boulangerie française !! Nous entrons et nous émerveillons devant les pâtisseries, les baguettes et les galettes des rois. L'un des employés nous entend parler Français et va chercher le propriétaire des lieux, François. Il a quitté Pau, sa ville natale, il y a 50 ans, pour venir tenter sa chance aux Etats-Unis. Il n'est jamais reparti. Content de voir une petite Française et un petit Suisse, il nous offre le café et les croissants. Ce n'est pas comme si nous sortions à peine de table...

    Lafayette - Morgan City : 112 kmPuis il nous fait visiter les lieux et ajoute un petit commentaire croustillant sur chaque employé. Il est vraiment marrant. Avec son petit accent du sud qui a survécu au temps, c'est un vrai personnage. On passerait des heures et des heures à l'écouter, mais on en a déjà passé une, et on a un peu de route à faire ! Vers 10h, avec un petit 2 km au compteur, je crois qu'on a explosé tous nos records d'efficacité ce matin !

    Lafayette - Morgan City : 112 kmLes routes sont bordées des fameuses maisons coloniales si typique à la Louisiane. Le paysage est chargé d'histoire, les champs de coton et de canne à sucre nous rappellent qu'ici, l'esclavagisme a sévèrement sévit au 18ème siècle. En fin de journée nous atteignons Morgan City. Nous campons avec un charmant voisin, le raton laveur.


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  • Morgan City - Bords du Mississippi : 113 kmLa route est plongée dans un épais brouillard ce matin. Nous roulons avec les lampes jusqu'à la moitié de la matinée. Nous traversons les swamps, ces fameux marécages appelé en Cajun le bayou. Nous ne tardons pas à rejoindre les rives du Mississippi, ce fleuve immense qui traverse les Etats-Unis du Nord au Sud. Sa largeur est vraiment impressionnante. Nous le longeons toute la journée sur une petite route de campagne. Tout le long une digue a été construite pour protéger les plaines environnantes d'éventuelles inondations.

    Morgan City - Bords du Mississippi : 113 kmLe soir, nous plantons le bivouac sur les rives du grand fleuve. Quel bonheur ! Bon nous découvrons très vite les joies du commerce fluvial, et nous sommes sous un couloir aérien. Nouvel éclat de rire, nous qui pensions être au calme ! Mais malgré tout la nuit sera calme, l'activité des bateaux et des avions ayant cessé. Nous dinons, nous nous couchons et soudain je suis prise d'un affreux doute : il n'y a pas de crocodiles dans le Mississippi ??? Cette question n'a pas l'air d'inquiéter Chris. Je vérifie quand même sur internet : il y a des alligators qui normalement n'attaquent pas le campeur dans sa tente. Bon... Et puis au pire j'ai une chance sur deux qu'ils dévorent Chris plutôt que moi...


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