• Port Augusta - Pimba Pour parcourir l’immensité du Centre Rouge, j’ai choisi de rejoindre Port Augusta, une cité sur la côte sud. En chemin, j’ai eu un premier pépin, une roue de mon trailer s’est détachée, ce dernier s’est renversé sur la route. J’ai pu réparer la fixation défectueuse, mais dans la chute j’ai percé un de mes jerricane d’eau. Heureusement j’étais encore en ville, je pouvais le remplacer aisément.J’ai passé la nuit dans un camping, et alors que j’étais allongée sur la pelouse à préparer mes étapes sur la carte, Kym, un papi soixante-huitard funny et friendly est venu me trouver. Il se revendique Anglais et non pas Aussie, trouvant qu’il y a plus de culture dans un yaourt que chez les Australiens. Il m’a beaucoup amusé avec son franc-parler, un sacré personnage! Il m’a offert un gilet jaune pour fixer sur mon trailer, pour être plus visible sur la Stuart Hwy, cette grande route qui traverse l’Australie du Sud au Nord.

    Port Augusta - Pimba Je suis partie le lendemain, découvrant peu à peu ce changement de décors, cette immensité. Au départ des arbrisseaux recouvraient cette terre rouge, laissant peu à peu place à de petits buissons. Je pédalais au milieu d’une terre aride, sous un soleil de plomb, et ce pour des kilomètres et des kilomètres, tout du moins je pensais...

    Mais ce n’était pas sans compter sur le fait que, cas très exceptionnel dans cette partie de l’Australie, je me suis pris une tempête sur le coin du nez. Un vent de face incroyable, une pluie battante, de la grêle, si bien que j’appuyais sur les pédales comme une forcenée pour avancer à 7 km/h... J’ai donc passé 7h sur mon vélo pour faire les 70 km qui me séparaient alors de la prochaine station service, où une aire de camping libre avec douche chaude m’attendait. J’étais exténuée, quand j’ai entendu “Hi Val!!!”. Incroyable! Je me suis retournée et j’ai vu David et Glenda, que j’avais rencontré la veille sur une aire et qui m’avait offert un café, tout sourire. Quelle chance!! Ils m’ont invité à manger et m’ont redonné le sourire, que j’avais troqué je l’avoue l’instant d’une journée contre une série de grimaces.

    La nuit j’ai installé ma tente sur unePort Augusta - Pimba grosse bobine de câble pour ne pas prendre l’eau. Il pleuvait à torrent, autant ne pas prendre le risque de tremper toute mes affaires. Le lendemain le temps n’était pas très sûr, alors je suis restée sur l’aire, j’en ai profité pour laver mes affaires et recoudre ma tente qui s’était déchirée avec le vent.  

    Port Augusta - Pimba J’ai fait la connaissance de Bob and Mary, des “Grey Nomads”. Les nomades gris sont des retraités qui ont vendu leur maison et qui vivent dans de grands bus tout confort, voyageant ainsi à travers tout le pays. J’ai passé la journée avec eux, dégustant le bon cake à la banane de Mary, toute fière de me montrer des photos de ses enfants. Une journée off bien enrichissante. Je reprendrais la route demain, un beau soleil et un vent du sud sont annoncés, que du bonheur pour pédaler! Prochaine étape, Cober Peddy, dans 400 km où une pizza offerte par Joe, rencontré à port Augusta, m’attend! Voyagez, vibrez, et surtout n’oubliez pas qu’après la pluie, le beau temps fini toujours par revenir...


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  • J’ai profité du retour du beau temps pour reprendre la route. La première journée il a fait beau, chaud, la route était belle, j’ai retrouvé le plaisir de rouler. En chemin je me suis arrêtée aux abords d’un lac salé, magnifique. J’ai posé le vélo pour me promener un peu sur le sable et profiter de la quiétude des lieux. Un peu plus loin, j’ai croisé quelques émeus qui gambadaient dans les hautes herbes. Les paysages sont toujours aussi sublimes, je ne m’en lasse pas. Au-dessus de ma tête planait un aigle, majestueusement. Il attendait que je parte pour déguster les restes d’un kangourou mort sur la route. Il est fréquent d’en voir, les aigles en font un festin. Une dame m’expliquait que parfois il mangeait tellement qu’ils étaient énormes et qu’ils ne pouvaient plus s’envoler!  

    En chemin, je fais toujours autant de rencontre. Mon “push-bike” est une porte-ouverte à la discussion. Je suis souvent conviée pour un thé, un café, une part de gâteau, ou même un diner. Une famille m’a même proposé de charger mon vélo dans leur pick-up pour m’avancer plus vite. Mais j’ai refusé, mon but est de justement prendre mon temps! Seulement ce jour là le vent a soufflé fort. Un de mes piliers de tente s’est cassé, il va vraiment falloir que j’en rachète une cette fois. Sur le vélo j’ai eu droit à un superbe vent de face. Je luttais contre pour avancer, si bien qu’au bout de 40 km j’étais épuisée, vidée. Je me suis arrêtée sur une aire, je me suis assise à la table et je n’ai plus bougé. J’étais à bout de force, et le mental en avait pris un sacré coup. C’est alors que sont arrivés Peter et Janet, un couple de retraités. Ils m’ont demandé si ça allait, je leur ai dit que j’avais connu mieux... Alors ils m’ont invité dans leur caravane, et Peter m’a redonné le moral pendant que Janet m’a préparé un sandwich, un café et une part de gâteau à la banane. Ils m’ont reboosté, je suis remontée en selle et j’ai repris ma route. J’ai quand même pensé toute la journée que j’aurais du accepter la proposition du pick-up...

    Alors que je peinais à avancer, j’ai vu un sac sur le bord de la route. Une tente! Incroyable! Elle a du tomber d’un van ou d’un 4X4. Après avoir vérifié qu’aucune bestiole ne se cachait dedans, j’ai accroché le sac sur mon trailer pour inspecter l’état de la tente au bivouac le soir venu. Il s’est avéré que cette tente est de très bonne qualité, mieux doublé que la mienne, bien isolée, je n’ai pas eu froid dedans et je n’ai pas eu d’infiltration d’eau lorsqu’il a plu. J’ai donc une nouvelle tente!  

    Le soir au bivouac j’ai rencontré 3 hommes qui faisaient un roadtrip en 4X4 dans le désert. Ils m’ont invité à partager un moment avec eux au coin du feu, avec au menu viandes grillées et pomme de terre en papillote. Il y avait également un chauffeur de road train avec nous, il fait la route entre Adélaide et une ville du Nord, il m’avait vu quelques jours auparavant. Nous allons nous recroiser sur la route, il m’a promis de me déposer un coca bien frais! Comme quoi après les moments difficiles il y a toujours quelque chose de bon qui arrive, j'ai finalement bien fait de refuser l'aide du pick-up ;-).

    Au petit matin pour reprendre la route il pleuvait, alors les 3 hommes au 4X4 m’ont donné une combinaison anti pluie 10 fois trop grande et un gilet orange pour être plus visible. Je pense que j’ai atteins le summum de la touch on the bike! Je rigolais toute seule sur mon vélo en imaginant ce à quoi je pouvais ressembler. Je pense que la fashion police m’aurait mis directement en prison, sans passer par la case départ et sans toucher 20 000 francs! Mais au moins j’étais bien abritée. Non je ne mettrai pas de photo, je tiens à mon image et à ma réputation! :-)

    Je suis à présent à Coober Pedy, une ville aux mines d’opale surprenante. J’ai planté ma tente sous terre! Reportage à suivre...


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  • Coober Pedy est une petite cité au milieu du désert réputée pour ses mines d’opale et son soleil ardent. Si certains ont fait fortune, d’autres creusent toujours, ce qui fait des environs de la ville un vrai gruyère où il est dangereux de se promener, au risque de tomber dans un trou. La ville étouffe sous le soleil en été, ce pourquoi les habitants ont choisi de construire leurs habitations sous terre, dans d’anciennes mines.

    Coober PedyTrès attirée par cette vie underground, j’ai choisi de séjourner dans le seul camping sous terrain au monde. J’ai planté ma tente sous terre, petite ambiance homme des cavernes garantie. Au camping j’ai rencontré Laura et Benjamin, un gentils couples de Français cuisiniers, Morgane et Vincent, un petit couple Belge, et Andi, un motard Suisse-Allemand. J’ai passé un très bon moment avec eux, nous avons échangé sur nos expériences de voyage.

    Le lendemain j’ai visité l’église Paul andCoober Pedy Peter’s Catholic Church, construite sous terre elle aussi. C’est tout petit, tout cosi, le lieu invite à la méditation. J’ai visité également l’église orthodoxe, l’hôtel de luxe sous-terrain et de petites échoppes d’opale. Il fut ensuite temps d’aller déguster le cadeau offert par Joe à Port Augusta, me donnant 20 dollars pour manger une pizza à Coober Pedy. Je l’ai choisi au kangourou, à l’émeu et au camembert pour faire bien local. Un vrai régal.

    Puis je me suis rendue au centre d’information pour avoir des renseignements sur le Painted Desert et la piste à emprunter pour y aller. La fille du centre n’en avait aucune idée mais la dame qui attendait derrière moi avait justement une ferme sur la route du Painted Desert. Elle m’a expliqué quelle piste prendre, et m’a donné sa carte pour que je l’appelle si jamais je venais. Je n’ai plus qu’à réfléchir si je prends le risque de faire de la piste avec le trailer ou non! 


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  • The Painted DesertAprès mûre réflexion, j’ai choisi de quitter la route principale pour me rendre dans le Painted Desert. J’ai appelé Jackie, qui a du s’absenter pour quelques jours, mais la ferme est gardée par Janet et Garry pendant son absence. Janet m’a dit qu’il me faudrait 2 jours pour atteindre la ferme, et si je n’étais pas arrivée à 16h le second jour Garry viendrait à ma rencontre en 4X4. J’ai donc pu partir tranquille, rassurée. J’avais juste une nuit à passer au milieu de nul part. La piste était en bonne état, j’avançais bien. J’en ai donc profité pour faire un détour par les breakaways, une formation géologique stupéfiante au milieu de la Moon Plain. C’était incroyable de pédaler dans ce paysage lunaire.

    J’ai passé la Dog Fence, cette barrière de 5500km de long qui protège les troupeaux de moutons du sud contre les attaques de dingos du nord. Un dingo est capable de tuer 40 moutons en une nuit! J’ai posé la question, ils n’attaquent pas l’homme, mais par contre je vais devoir faire attention à ma nourriture. Si ils mangent mon Nutella on ne va pas être copain eux et moi!

    En début d’après-midi Andi m’a rattrapé.The Painted Desert En gentleman il m’a proposé de passer cette nuit dans le bush avec moi. Nous avons donc monté le bivouac ensemble, tentes, feu de camp, ciel étoilé, discussions au coin du feu... C’était un super moment. Mon rêve australien a vraiment pris forme!

    Le lendemain j’ai repris la route pour la ferme de Mont Barry, quittant Andi qui lui partait plus au nord. Mais juste avant d’arriver à la ferme, je l’ai retrouvé sur la route, il a eu un accident. Il n’avait rien mais sa moto était hors d’état de marche. Quel triste sort pour lui, 3 semaines avant la fin de son périple. Je lui ai promis de continuer mon voyage et de penser fort à lui devant Uluru. A Mont Barry nous avons été accueilli par Janet et Garry. Je me suis mise en cuisine avec Janet pour confectionner un goulash et j’ai fait des cannelés express. C’était encore une très belle soirée.

    The Painted DesertLe lendemain je suis partie en direction d’une autre ferme, Arkaringa, juste aux portes du Painted Desert. Garry a appelé David pour l’informer de mon arrivée, estimer le temps que je mettrai pou m’y rendre et David viendrait me chercher si je n’étais pas là à temps. Je suis arrivée à Arkaringa et David s’est occupé de moi comme de sa fille. Nous avons fait une excursion photo dans le Painted Desert ensemble. Les couleurs étaient incroyables, d’où le surnom de cette partie du désert. La piste que je devais ensuite empruntée était en très mauvaise état à cause des pluies des derniers jours, alors pour ma sécurité David m’a ramené en 4X4 sur la route principale, la Stuart Hwy. Je vais pouvoir continuer ma route vers ma prochaine étape, Uluru!


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  • UluruArrivée au kilomètre 1658 de mon périple et après avoir suivi cette longue ligne droite qu’est la Stuart Hwy, j’ai pris le virage sur la gauche direction Uluru. J’ai eu des frissons en voyant le panneau, tellement il me tenait à cœur de découvrir ce lieu. Il me restait 250 km à parcourir, de quoi savourer l’approche. J’ai croisé beaucoup de gens qui s’y rendaient et tous avaient un plan pour leur moment près du rocher : diner dans les dunes, champagne au coucher de soleil, balade en chameau... Pour la première fois depuis mon départ je me suis sentie un peu seule, je n’avais pas de plan et personne avec qui partager cet instant. Ca m’a rendu un peu triste...
     
    J’ai continué ma route, plus déterminéeUluru que jamais. Plus j’approchais et plus je me sentais pousser des ailes, comme transcendée par une force spirituelle. Enfin au sommet d’une montée j’ai aperçu le rocher. J’ai fondu en larmes sur mon vélo, des larmes de joie et d’émotion. J’avais beau l’avoir vu des centaines de fois en photo, j’ai pris une claque en le découvrant en vrai. Et puis je l’ai fait, je suis arrivée à Uluru en push-bike!
      
    UluruAlors que j’installais ma tente au camping, j’ai reconnu Shannon, Edith, Mark et Sally from Tasmanie que j’avais croisé sur une rest area avant Coober Pedy. Incroyable de les recroiser ici! Ils étaient eux aussi contents de me revoir et m’ont invité à partager le repas d’anniversaire de Shannon. Au menu huîtres de Tasmanie au barbecue, barramundi (poisson fameux du nord de l’Australie) et ses petits légumes et cake à la banane. Finalement je l’ai eu mon moment de partage à Uluru...
      
    Et ça ne s’est pas arrêté là puisqu’ils m’ontUluru proposé de venir avec eux le lendemain pour faire la randonnée au milieu de Kata Tjuta, d’autres formations géologiques non loin d’Uluru. L'érosion a dessiné ces monts tout rond, et la promenade de la vallée des vents qui serpentent entre permet de les admirer et de ressentir la sérénité du lieu. 
     
    UluruLe lendemain, il pleuvait, mon plan était d'aller voir Uluru à vélo. Mark et Edith m'ont accompagné en deux roues pendant que Shannon et Sally conduisaient les Vans pour nous escorter. C'était génial! Et voir Uluru sous la pluie a été une belle expérience, car c'est très rare. Des cascades se sont formées sur le rocher, c'était magique. Une chance d'avoir de la pluie au milieu du désert si aride!

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  • Kings CanyonA Uluru j'ai profité d'une petite connexion internet pour consulter mes mails, j'ai trouvé vos gentils mots et un message de David, mon ange gardien dans le Painted Desert. Il m'écrivait qu'il avait bien rigolé avec moi et que si je le souhaitais il pouvait venir me chercher en 4X4 sur la route du retour d'Uluru pour m'emmener voir Kings Canyon et d'autres endroits secrets. Attirée par ce mystère, j'ai répondu positivement à sa proposition. Nous nous sommes retrouvés sur la route, nous avons chargé mon vélo dans le pick-up et sommes partis en direction de Kings Canyon.

    Sur la route nous sommes passés direKings Canyon bonjour à un ami a lui qui a une ferme, et dans sa propriété David m'a montré des peintures aborigènes. Il m'a expliqué la signification des différents dessins, l'importance des peintures dans la culture aborigène. Sur la photo la peinture représentée est une empreinte d'émeu.

     

    Kings CanyonArrivés à Kings Canyon, nous avons fait une randonnée autour du canyon pour en aprécier toute la dimension. Les couleurs sous le soleil revenu étaient magnifiques, les oiseaux chantonnaient dans les arbustes et un petit wallabi faisait des acrobaties dans les rochers. Que la nature est belle!


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  • Hermannburg et la Palm valleyAvec David, nous avons continué la Merrenie Loop en passant par Hermannburg, une communité aborigène. Nous avons séjourné chez un ami à lui qui s'occupe de la prévention santé dans la communauté. 600 personnes vivent ici, dans des villas construites par le gouvernement. La situation des aborigènes est un sujet délicat à aborder avec les Australiens, aussi étais-je contente de pouvoir en parler librement et de poser toutes les questions qui me tenaient à coeur.

    Puis nous avons pris une piste très, maisHermannburg et la Palm Valley alors très accidentée pour aller voir la Palm Valley, un canyon qui comme son nom l'indique abrite de nombreux palmiers en son coeur. J'avais l'impression d'être dans un shaker dans le 4X4, et certain passage était vraiment délicat. Mais j'avais le numéro 1 des pilotes avec moi! Ca valait vraiment la peine, la Palm Valley était juste somptueuse...

     


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  • David m'a déposé ce matin à Alice Springs qui ne sera pour moi qu'une ville étape pour refaire le plein de nourriture, d'eau, réparer mon vélo et planifier mes étapes pour reprendre la route pour le nord. Je suis arrivée pendant le Beanie Festival, le festival du bonnet. Ambiance très hippie, des bonnets partout. Ca peut paraître un peu dérisoire au milieu du désert mais si pendant cette période hivernale les températures montent à 30°C pendant la journée, elles frôlent les 0°C la nuit.... Autant vous dire qu'il ne fait pas chaud dans la tente, et le matin quand je prends le vélo à 8h je roule en tenue manches longues avec les gants!

    Je reprends donc la route demain, en direction de Darwin, à 1500 km de là. Des milliers de kilomètres, mais en chemin m'attendent des centaines de rencontres, des dizaines de merveilles à découvrir et un rêve à réaliser : traverser l'Australie à vélo!


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